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La comédie musicale «Notre-Dame de Paris» séduit toujours la Chine


Le succès de la création de Luc Plamondon et Richard Cocciante n'est pas retombé, 17 ans après sa dernière représentation à Pékin dans la langue de Victor Hugo. (photo AFP)

Le Temps des cathédrales, Belle, Bohémienne, autant de chansons reprises en chœur – et en français – par un public chinois enthousiaste. Quatre mois après l’incendie de Notre-Dame de Paris, la comédie musicale éponyme est applaudie à Pékin.

Le succès de la création de Luc Plamondon et Richard Cocciante n’est pas retombé, 17 ans après sa dernière représentation à Pékin dans la langue de Victor Hugo. Et la tournée en Chine, entamée en juillet à Shanghai et à guichets fermés pendant quatre semaines, a donné à la troupe une idée de la popularité du spectacle dans un pays féru de l’auteur des Misérables et des comédies musicales à la française.

« On a des salles archi-combles de gens très heureux tous les soirs », sourit Daniel Lavoie, l’interprète de Frollo, déjà présent aux débuts de la comédie musicale en 1998.

Plusieurs heures avant la première pékinoise jeudi, une longue file de spectateurs impatients s’étend déjà devant le théâtre Tianqiao et ses 1 600 sièges. Certains prennent la pose devant les affiches du spectacle ou avec des photos de la cathédrale vieille de 850 ans.

Mais le souvenir de l’incendie du monument, le 15 avril, reste fort pour le public, et indissociable de la comédie musicale.

« Quand les gens parlent de la France, ils pensent à Notre-Dame », assure Jin Xiaoyu, un spectateur d’une vingtaine d’années.

«Mon cœur s’est arrêté»

Le sinistre a provoqué une vive émotion parmi les Chinois. Photos et messages de solidarité ont inondé les réseaux sociaux.

« J’en savais beaucoup sur Notre-Dame avant l’incendie et je sais à quel point elle a joué un rôle important dans l’histoire de l’humanité », explique encore émue Tang Yuyang, une jeune spectatrice.  « Après le spectacle, je suis davantage bouleversée par la beauté de la culture, fragile et irremplaçable », confie-t-elle.

Directement inspirée du roman de Victor Hugo publié en 1831, la comédie musicale raconte l’histoire de la bohémienne Esmeralda, du « monstre » Quasimodo et du prêtre Frollo, emportés par leur passion funeste, avec pour toile de fond la célèbre cathédrale, en plein Moyen Âge.

Le spectacle, qui fête son 20e anniversaire cette année, a été applaudi par 11 millions de spectateurs lors de 4 300 représentations en France et à l’étranger, selon la production. Il a été adaptée en sept langues.

La Chine est aussi le premier pays où la troupe remonte sur scène depuis l’incendie.

« Je me sens étrangement comme l’archidiacre de Notre-Dame de Paris depuis 20 ans. Quand j’ai su qu’il y avait le feu, mon cœur s’est arrêté », se rappelle Daniel Lavoie.

« J’ai le bonheur de chanter la chanson d’ouverture Le Temps des cathédrales« , l’un des titres les plus populaires de la comédie musicale, rappelle Richard Charest, alias le troubadour Gringoire.

L’incendie de Notre-Dame a été « quelque chose d’intimement personnel : c’est la maison qui brûlait », se souvient-il, en évoquant les nombreux messages de fans reçus sur le moment. « Dès l’incendie, on m’a dit : ‘Tu ne chanteras plus la chanson de la même façon’. Et je dois admettre que c’est vrai. »

AFP