Pour ce nouvel épisode de notre série d’été sur les food trucks, direction Palerme, la capitale de la Sicile, dont l’Arancino se propose de faire découvrir la cuisine.
N’est pas spécialiste de la street food italienne qui veut ! L’Arancino fait partie de ceux-là, qui proposent une cuisine goûteuse, pas chère et de qualité. Et à la traditionnelle pasta s’ajoute une touche d’originalité avec le plat phare de ce food truck : les arancini, un mets typique de la Sicile.
Il y a 25 ans, au sortir de l’école hôtelière de Palerme, Domenico Dell’Acqua a quitté son île natale, la Sicile, pour venir s’établir au Luxembourg. Deux décennies plus tard, il abandonne les arrière-salles des restaurants pour se lancer dans l’aventure du food truck. «Je voulais être à mon compte, mais les loyers sont très chers», explique-t-il.
L’idée d’un «camion-restaurant» lui plaît bien – moins de dépenses, mais surtout, la possibilité de savourer enfin pleinement le contact avec la clientèle. Il y a trois ans, il se lance et ouvre l’Arancino, dont le nom fait écho à cette spécialité sicilienne qu’il se propose de mettre en avant dans sa cuisine. Même les motifs de la déco, inspirée des carrelages typiques de l’île, les représentent à l’infini.
Un mets séculaire
«L’arancino est un plat qu’on prépare dans toutes les maisons en Sicile lors des grandes occasions», explique Domenico. Une tradition qui remonterait au XVIe siècle d’après le restaurateur. «À cette époque, la peste et la famine frappaient la ville de Palerme. La légende veut que le jour de la Sainte-Lucie, le 13 décembre, il n’y avait pas de farine pour faire du pain. Les gens ont imploré Santa Lucia, et un bateau avec de la farine a débarqué. Depuis, pour la remercier, ce jour-là on ne mange pas de produits à base de blé, comme le pain ou les pâtes, mais des produits à base de riz.»
Dont les arancini, ces boulettes de riz farcies, généralement à la viande et aux légumes. Mais «attention !», prévient le chef, «on ne se contente pas de chauffer le riz dans de l’eau». Car si le plat paraît simple, il n’en demande pas moins préparation et doigté. «Le riz se cuit la veille, afin de le laisser refroidir, dans du bouillon avec du sel, du poivre, du laurier et du safran.»
Aux recettes traditionnelles (bolognaise, ricotta-épinards et jambon-mozzarella), Domenico ajoute chaque semaine à sa carte un arancino à sa sauce, qu’il crée à partir des produits de saison. «En hiver les recettes sont généralement plus « lourdes », je fais par exemple des arancini à base de speck, de jambon de parme et de gorgonzola. Tandis que l’été, c’est plus léger.»
Cette semaine, les clients ont ainsi pu découvrir un arancino à base de thon, tomates fraîches, fromage et câpres. Parfois, ils peuvent aussi déguster cette autre extravagance, le «Super rosso». «Même en Sicile, ils ne font pas ça !», s’amuse Domenico. «C’est un arancino à base de mascarpone, de ‘nduja calabraise (NDLR : saucisse de porc épicée), de poivrons rôtis et de câpres. C’est le must !»
Frais et fait maison
Le pari était risqué de miser sur un produit encore parfois méconnu au Grand-Duché. «On se demandait avec mon épouse si ça allait marcher, peu de gens connaissent cette spécialité, ce n’est pas comme le hamburger-frites. Mais on voulait faire quelque chose d’original. Aujourd’hui, c’est une grande satisfaction de se dire qu’on l’a peut-être fait découvrir au Luxembourg.»
Bien sûr, à l’Arancino, on trouve aussi des salades, des pâtes et des pizzas (dont des végétariennes, pour plaire à la clientèle des «working women» du Kirchberg ou de la Cloche d’or, explique le chef), ainsi que les traditionnels desserts italiens : tiramisu, panna cotta, et même le cannolo sicilien ou de la glace faite maison. Mais les arancini partent comme des petits pains. Il prépare en moyenne 40 portions de chaque plat.
Le défilé incessant des clients entre 11h 30 et 14h au Kirchberg, alors que le camion est légèrement en retrait de l’avenue Kennedy, témoigne du succès de l’Arancino.
Le secret ? «Des produits frais, simples mais de qualité, et du fait maison.» D’ailleurs, même la pâte à pizza est pétrie à la main, y compris pour les gros événements où des milliers de personnes sont attendues. «Je l’avoue, j’ai hésité à m’acheter un appareil pour pétrir la pâte… Et puis non, c’est une satisfaction de la faire moi-même!», confesse Domenico. Mais le résultat est là : une pâte à la fois croustillante et légère, aérienne.
Les clients qui s’attardent sur les tables et les chaises que Domenico se plaît à installer l’été devant le camion semblent ravis. «C’est un plaisir de voir les clients manger devant moi», commente Domenico. «Ils ont l’air content, je le vois, je sais qu’ils vont revenir.»
Tatiana Salvan
Où le trouver ?
›Lundi, de 11 h 30 à 14 h : au Silversquare (gare) – 21, rue Glesener, Luxembourg.
›Mardi, de 11 h 30 à 14 h : au Kirchberg – 46, avenue J.-F.-Kennedy (derrière ABN-Amro Bank).
›Mercredi, de 11 h 30 à 14 h 30 : à la Cloche d’or – Helios Building, 412, route d’Esch.
›Jeudi, de 11 h 30 à 14 h 30 : au Lombard International – 4, rue Lou-Hemmer, Findel.
›Vendredi, de 11 h 30 à 14 h 30 : à l’Atrium – 27 zone d’activités Bourmicht, Bertrange.