La France et l’Allemagne ne peuvent décider seules des politiques migratoires « en ignorant les demandes des pays les plus exposés » comme l’Italie et Malte, estime le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, dans un courrier à son homologue français Christophe Castaner.
« Les choix faits seulement à Paris et à Berlin, ça suffit. L’Italie n’est plus disposée à accepter tous les immigrants qui arrivent en Europe », déclare dimanche Matteo Salvini dans un message sur Facebook qui accompagne le courrier adressé à son homologue français. « La France et l’Allemagne ne peuvent pas décider de politiques migratoires en ignorant les demandes des pays les plus exposés comme nous et Malte », ajoute le ministre, et patron de l’extrême droite alors que l’Europe est toujours divisée sur la politique d’accueil des migrants.
Réunis jeudi à Helsinki, les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne ne sont pas parvenus à s’entendre sur un « mécanisme de solidarité » visant à mettre fin à l’errance des bateaux interdits de faire débarquer des migrants secourus en Méditerranée centrale.
Dans sa lettre à Christophe Castaner, Matteo Salvini assure avoir noté à Helsinki « des positions très proches de celle exprimée par l’Italie en particulier sur le ferme engagement d’une politique migratoire visant à défendre les frontières extérieures de l’UE et de l’espace Schengen ». « De nombreux collègues ont en effet soutenu la nécessité de revoir les règles du « search and rescue » (recherche et secours) pour empêcher les abus qui visent à favoriser une immigration illégale et incontrôlée comme exposée dans le document que nous avons préparé avec Malte ».
Lors de la réunion, l’Italie et Malte ont présenté un texte qui préconise le débarquement et la création de centres d’accueil temporaire et d’identification des migrants (hotspots) dans les pays limitrophes aux pays de départ. Un document qui doit servir de point de départ de « toute nouvelle discussion », affirme Matteo Salvini alors que les ministres doivent se réunir à nouveau lundi à Paris.
AFP