La Floriade à Venlo aux Pays-Bas, la fameuse Bundesgartenschau en Allemagne… En 2023 le Luxembourg tiendra sa première exposition horticole nationale. De mai à octobre, la capitale servira de vitrine pour le patrimoine vert du pays . L’objectif: montrer une image différente du Grand-Duché.
« À l’étranger, le Luxembourg est avant tout connu pour son économie, ses activités financières. Je suis contente que l’on puisse donner une autre image du pays. » Avec le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, la Ville de Luxembourg a présenté hier après-midi le concept de la première grande exposition horticole nationale qui sera organisée entre mai et octobre 2023. La bourgmestre, Lydie Polfer, se réjouit que la capitale ait été retenue pour représenter le patrimoine vert du Luxembourg : « Le territoire de la Ville fait 2 % de l’ensemble du pays. Et la moitié de notre territoire est recouvert d’espaces verts. »
L’idée était dans les cartons depuis un certain temps. « À l’époque où j’étais déjà ministre de l’Agriculture en 2009, on avait été visiter l’exposition à Trèves », illustre Romain Schneider. La Fédération horticole luxembourgeoise n’y est pas non plus pour rien. En 2011, elle a donné un sacré coup de pouce quand elle a proposé d’organiser une exposition. La première date visée – 2020 – n’a pas été concrétisée, mais l’idée a porté ses fruits. Une étude de faisabilité a été réalisée. Et en 2017, le Conseil de gouvernement et le collège échevinal de la ville de Luxembourg ont donné leur approbation, ce qui a débouché sur une convention de cofinancement début 2019.
LUGA 2023 – le titre que porte pour l’instant l’évènement n’est pas encore définitif – sera plus qu’une exposition purement floristique. « Il s’agira aussi d’une vitrine pour représenter le patrimoine vert du Luxembourg. Elle visera à améliorer la perception publique des productions horticoles, viticoles et agricoles au Grand-Duché ainsi que des métiers verts », poursuit Romain Schneider. L’objectif est également de reconnecter les gens avec la nature, la culture de légumes et de fruits et l’agriculture urbaine afin de promouvoir l’alimentation régionale et saisonnière.
Quatre quartiers, quatre thématiques
L’exposition se déroulera dans quatre zones principales de la ville. « La vallée de la Pétrusse ne suffit pas si on veut attirer des visiteurs de l’étranger », explique Pierre Schmidt, vice-président du conseil d’administration LUGA 2023. L’exposition s’étendra donc également sur le parc municipal et le parc Pescatore, les quartiers de Clausen, du Grund et du Pfaffenthal ainsi que le plateau du Kirchberg. Et chaque quartier aura sa thématique : nature pure, nature et social, nature et culture, nature et développement urbain.
Les organisateurs ne pensent pas seulement au rayonnement de la capitale le temps de l’exposition, ils misent également sur la durabilité. « On le fait surtout pour la qualité de vie de nos citoyens. J’espère qu’une partie des actions perdurera », confirme Lydie Polfer.
Attention, LUGA 2023 n’est pas le projet de renaturation de la Pétrusse voté le 8 juillet par le conseil communal. Mais ce dernier constituera un volet de l’exposition horticole. Les travaux concernant la première phase s’étendant de la rue Saint-Ulric jusqu’à l’écluse Bourbon et qui débuteront fin 2019 se termineront avant l’évènement.
Une exposition gratuite
Les idées ont déjà commencé à fleurir : installations de jardins verticaux, mers de fleurs… Dans le parc municipal, il y a notamment le projet de faire pousser des fruits et légumes locaux. Bien évidemment, l’histoire de la production de roses au Limpertsberg ne sera pas oubliée. Du côté de Clausen, on pense à une décoration verticale des ponts historiques, l’éclairage des fortifications – sans pollution lumineuse –, des évènements dans les casemates et le parc du château de Mansfeld.
Une capitale sans pesticides
À entendre les organisateurs, on ne compte pas prendre de la graine de ce qui se fait à l’étranger : sauf certains évènements et certaines zones fermées, l’exposition horticole sera en principe libre d’accès. «Comme la capitale est une commune sans pesticides, on veillera à ce que tous les projets fonctionnent sans pesticides», précise-t-on.
En automne 2019, un appel à participation sera lancé auprès de plus de 200 associations intéressées, en vue de l’organisation d’ateliers avec des porteurs de projets potentiels. Aussi d’autres quartiers et régions du pays (jardins de châteaux, domaines viticoles, etc.) pourront s’associer à LUGA 2023. Ils pourront être promus dans le cadre de la campagne de communication.
De l’étude de faisabilité, il est ressorti que les gens étaient prêts à parcourir jusqu’à une heure et demie en voiture pour se rendre à l’exposition horticole à Luxembourg. On en arrive au chiffre de 500 000 visiteurs potentiels.
L’Aquatunnel ouvrira ses portes au public
Durant les six mois de l’exposition horticole, l’Aquatunnel de 900 m de longueur et qui passe sous la Ville-Haute ouvrira ses portes au public. Le tube qui n’ouvre que rarement ses portes permettra à cette occasion de rallier, à pied, la vallée de la Pétrusse au quartier Pfaffenthal. De cette manière, le public pourra aussi rejoindre facilement le plateau du Kirchberg via le funiculaire. Mais l’Aquatunnel, plutôt sombre et obscur, ne devrait pas rester qu’un simple lieu de passage. «Il constitue le milieu idéal pour présenter, par exemple, une culture de champignons », explique Pierre Schmidt, vice-président du conseil d’administration LUGA 2023.
Fabienne Armborst