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Brexit sans accord ? Les députés britanniques veulent avoir leur mot à dire


Les députés britanniques ont envoyé un message fort au futur successeur de Theresa May, dans le cas d'un "no deal" du Brexit, ils veulent avoir leur mot à dire. (Photo AFP)

Les députés britanniques ont voté jeudi en faveur d’un amendement empêchant le prochain Premier ministre de suspendre le Parlement pour mettre en oeuvre un Brexit sans accord avec l’Union européenne sans que les parlementaires n’aient leur mot à dire.

L’amendement a été approuvé par 315 voix contre 274. C’est un message clair envoyé à Boris Johnson, candidat favori au poste de chef du gouvernement britannique, qui martèle depuis le début de sa campagne que le Royaume-Uni quittera l’Union européenne le 31 octobre, accord ou pas, rendant la possibilité d’un « no deal » de plus en plus tangible.

S’il est Premier ministre et qu’il échoue à renégocier avec Bruxelles l’accord de divorce, Boris Johnson assure qu’il ne demandera pas de nouveau report du Brexit, se disant prêt à faire sortir le pays sans accord, un scénario dont les conséquences sont redoutées par les milieux économiques.

Un Brexit déjà repoussé par deux fois

Le divorce avec l’UE, initialement prévu le 29 mars, a déjà été repoussé deux fois et est désormais fixé au 31 octobre. Si le scénario d’un Brexit sans accord se profilait, suspendre le Parlement permettrait au futur chef du gouvernement d’empêcher les députés de se prononcer pour ou contre, puisque ces derniers ne siégeraient pas. Selon la chaîne britannique Sky News, les équipes de Boris Johnson considèrent cette possibilité.

Le message des parlementaires est d’autant plus fort que 17 députés conservateurs ont défié les consignes de vote de leur parti et voté en faveur de l’amendement présenté par le député travailliste Hilary Benn. La secrétaire d’Etat au Numérique Margot James, qui fait partie des ces 17 conservateurs, a démissionné dans la foulée. Le Parlement doit siéger « à un moment crucial pour ce pays », a déclaré Hilary Benn. Le Bureau de la responsabilité budgétaire (OBR) a prévenu jeudi que le Royaume-Uni devrait entrer en récession en cas de Brexit sans accord.

Dans le détail, le vote portait sur l’Irlande du Nord, province britannique dépourvue d’exécutif local depuis 2017. L’amendement requiert que les députés siègent de manière régulière, sans suspension, pour suivre l’avancée des pourparlers visant à restaurer un pouvoir local en Irlande du Nord.

LQ/AFP