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Chers députés, au travail !

Tout est bien qui finit bien. Ce proverbe ne colle pas entièrement au débat marathon qui s’est tenu hier à la Chambre sur les contestées banques de données de la police et de la justice. La mise au point forcée mardi par l’opposition a pourtant eu des airs d’apaisement comme après une violente dispute qui peut survenir dans tout couple.

Il y a cependant aussi eu des moments de règlement de comptes, ce qui en soi ne contribue en rien à résoudre un problème législatif, désormais reconnu par tout le monde. Dans le viseur s’est plus particulièrement retrouvé Félix Braz, auquel le député chrétien-social Gilles Roth a même reproché au ministre de la Justice de « ne pas être assez digne » de sa fonction.

Avant cette fin houleuse, on a retrouvé l’ambiance habituelle de la Chambre. Petites piques par-ci, moments d’hilarité générale par-là. Sur le fond, les échanges sont toutefois restés largement constructifs. Bref : l’image donnée par les honorables députés était bien plus positive que lors de la fuite collective des élus de l’opposition, mardi, qui avaient fini tranquillement leur journée sur une terrasse alors que les travaux parlementaires se poursuivaient.

Toujours sur le fond, les adaptations de la loi sur la protection des données sont incontestablement justifiées. Tant le gouvernement que la Chambre ont commis une erreur en votant, il y a un an, une version trop légère du texte, qui régit aussi les fameuses banques de données. À un moment, ministres et députés ont admis hier que chacun devait assumer sa part de responsabilités. Mais trop rapidement, les reproches épinglant une attitude arrogante et un manque de respect ont refait leur apparition. Il est vrai que certains propos tenus par les ministres de la Sécurité intérieure et de la Justice étaient hasardeux. Le CSV ne doit cependant pas oublier que l’attitude de ses propres ministres n’était pas bien différente, surtout après des décennies au pouvoir. De part et d’autre, l’humilité fait donc défaut.

En attendant, il n’y a qu’un message qui compte au bout de plusieurs semaines de querelles : chers députés, au travail !

David Marques