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D’Esch à Rome : 1 500 kilomètres en Vël’Ok, en passant par les Alpes !


Sébastien Cayotte partira samedi, entre 13h et 14h, de la place de l'Hôtel-de-ville d'Esch-sur-Alzette pour rejoindre Rome en Vël'Ok. (Photo LQ/Isabella Finzi)

Sébastien Cayotte s’est déjà fait connaître pour ses performances loufoques. Cette fois, son périple Esch-Rome en Vël’Ok passera par les Alpes et sera donc plus sportif, mais c’est toujours pour la bonne cause.

« Partir d’Esch-sur-Alzette, là où j’ai vécu, plutôt que de Luxembourg, c’est plus personnel, plus symbolique », raconte Sébastien Cayotte, mais ce critère sentimental va se payer cher sur le col du Saint-Gothard (2 106 mètres d’altitude). Avec ses 25 kg, ses trois vitesses et ses roues de 20 pouces de large, le Vël’Ok est plus petit et moins maniable que le Vel’oh!, mais pas de quoi faire peur au jeune homme qui a « hâte de partir ». Il sait déjà que, dans certaines côtes, il devra monter à pied en poussant sa monture.

Car samedi, vers 14 h, il s’élancera de l’hôtel de ville d’Esch-sur-Alzette pour atteindre en trois ou quatre semaines, selon ses prévisions, Rome. Mille cinq cents kilomètres de route et cinq pays à traverser (Luxembourg, Allemagne, France, Suisse et Italie) en passant par les Alpes, le tout en Vël’Ok. C’est sa conception des vacances d’été!

Mais quelle mouche a piqué ce jeune Luxembourgeois pour qu’il se lance dans ces courses folles ? Tout a commencé il y a quatre ans : « C’était une blague avec des amis qui est devenue une réalité. » Il se lance donc dans un voyage entre Luxembourg et Paris avec un vélo emprunté à la Ville de Luxembourg, le Vel’oh!. Une première expérience qui lui a plu, d’autant que quelques jours avant son départ, il a regretté de faire ce périple juste pour lui. Il a donc contacté la Fondation Kriibskrank Kanner qui aide les enfants atteints d’un cancer. Une motivation supplémentaire à celle du dépassement de soi.

«Ça va être galère!»

S’en sont suivis un périple Luxembourg-Amsterdam, puis un tour de Luxembourg en suivant les 356 km de frontières à pied, en kayak, à Vël’Ok et en trottinette. Pour cette aventure, il était accompagné de Yannis Bastian. Dernière aventure en date : le GR20 en Corse, un parcours connu pour sa difficulté.

Avec ce nouveau défi, le jeune aventurier met la barre encore plus haut. « Ça va être galère ! », annonce-t-il non sans donner des sueurs froides à ses proches : « J’étais étonné que mes parents n’aient rien dit jusque-là et hier soir (lundi soir), pour la première fois, ils m’ont confié que ça les travaillait beaucoup. Mais ils sont confiants, ils savent comment je suis et que je sais ce que je fais. Pour mon premier voyage à Vel’oh!, il savaient très mal réagi. Pour Luxembourg-Amsterdam, ça c’était bien passé, étant donné qu’ils avaient été rassurés par la réussite du Luxembourg-Paris. Par contre, pour le GR20, mon père (Gérard Cayotte, pâtissier bien connu à Esch-sur-Alzette) a vraiment tiré la tronche », se souvient Sébastien Cayotte.

« Il est complètement fou» , lance sa copine, Audrey Coessens avant de nuancer, « mais je sais qu’il en est capable ». Le couple n’était pas ensemble lors des précédents défis et la jeune fille a découvert avec étonnement ses aventures : « Quand on le rencontre dans un autre milieu, on ne peut pas s’imaginer qu’il fait tout cela », raconte-t-elle alors qu’elle est venue quelques jours chez son amoureux à Esch-sur-Alzette avant le départ.

Cette année, il le sait, le jeune homme devra plus que jamais redoubler d’efforts. Pour échapper aux chaleurs, il commencera à pédaler tous les jours vers 5 h. Achètera en chemin de la nourriture et s’arrêtera en début d’après-midi. « J’emmène des sachets lyophilisés si je ne trouve rien », prévoit-il. Ce sera peut-être le cas dans le col du Gothard. Il dormira sous tente et n’aura pour seul confort qu’un réchaud et un matelas. Toutes ses affaires devront tenir sur le vélo et dans son sac à dos puisqu’il sera totalement livré à lui-même sur les routes et pistes cyclables d’Europe. Aucune voiture ne suivra sa trace.

S’il ne s’est pas entraîné en Vël’Ok, il pédale cependant très souvent, fait de la musculation et de la natation et « je connais presque par cœur le parcours. Il y a notamment les Alpes et je trouve ça génial d’aller au sommet avec un vélo comme celui-là ». Il est déjà rodé au bivouac, notamment grâce au GR20.

Un petit bout d’Esch dans les bagages

En passant par Schengen, Sarrebruck, Strasbourg, Bâle, Côme… Le jeune homme va essayer de privilégier les pistes cyclables et, en Italie, de longer le bord de mer aussi longtemps que possible avant d’arriver à Rome.

Lorsqu’il y un mois, il a annoncé au CIGL (qui gère les Vël’Ok) son projet, « Carlos Breda (le coordinateur général de l’association) ne me croyait pas. Puis il a pensé que j’allais partir avec un vélo électrique et même aujourd’hui je ne suis pas sûr qu’il pense que je vais arriver à destination », sourit le jeune homme qui semble lui bien plus confiant, tout en ayant conscience de l’ampleur du défi. « Ça va être dur », répète-t-il encore comme pour se préparer, mais avec enthousiasme.

C’est la première fois que Sébastien Cayotte va partir d’Esch-sur-Alzette. « En partant avec un vélo d’ici, c’est comme si je transportais un petit peu d’Esch jusqu’à Rome, assure-t-il. Ça va m’aider à me motiver. »

Audrey Libiez

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