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Fola : Zachary prêt à faire oublier le « grand » Hadji


En trois mi-temps, Zachary, vif, percutant, techniquement hyper-doué, dans un style aux antipodes de son aîné, a marqué contre le Progrès et contre Rosport. (illustration DR)

Zachary Hadji a déjà brillamment repris le flambeau familial en amicaux. Bientôt les premiers tests en matches officiels.

En partant pour Virton cet été, Samir Hadji a transmis les yeux dans les yeux le flambeau, dans des termes on ne peut plus clairs, à son petit frère Zachary : «Je lui ai dit qu’entre notre père et moi, on avait tous, d’une certaine façon, marqué l’histoire de ce club et qu’il savait ce qu’il lui restait à faire.»

À ceux qui pouvaient se demander lequel des attaquants du Fola Esch avait le plus la pression au moment où toute une équipe organise l’après-Samir Hadji, coupable d’avoir inscrit 111 buts en 174 matches de DN entre 2012 et 2019, la réponse est toute trouvée : son frère bien évidemment. «Parce qu’il a le nom», plaisante le néo-Virtonais.

Dans les pas de son frère

Dans le staff eschois, on désamorce bien vite. Ce n’est pas un héritage. Ni même une charge. «Zachary, il faut le regarder pour ses qualités, pas pour ses liens de famille», tranche Jeff Strasser, vite relayé par son directeur sportif, Pascal Welter : «Son nom ne doit pas être un poids supplémentaire. Il a surtout un potentiel-développement énorme. Il pourrait bien suivre le même chemin que son frère chez nous. En tout cas, on l’a pris parce que c’était un investissement pour l’avenir.»

Les premiers amicaux estivaux ont montré pourquoi. En trois mi-temps, Zachary, vif, percutant, techniquement hyper-doué, dans un style aux antipodes de son aîné, a marqué contre le Progrès et contre Rosport, puis distribué une passe décisive contre… Virton (après que son frangin soit sorti).

«Je lui souhaite d’avoir la même courbe de croissance que son frère», a ainsi sobrement expliqué Strasser tout récemment. C’est qu’il n’a échappé à personne que les destinées des deux frères se ressemblent : quand il était arrivé au Fola en 2012, deux saisons après que son père eut mis un terme à sa carrière sur les hauteurs du Galgenberg, Samir aussi venait de passer plusieurs mois sans jouer, Samir aussi a connu pas mal de pépins physiques. Puis il a grandi, très progressivement.

On en est exactement là avec Zachary. Passé par la D3 espagnole, à Gava, où il s’est «régalé dans la banlieue de Barcelone», dans un championnat parfait pour ses qualités, il sortait d’une expérience mitigée à Röchling, en Allemagne.

«Mon visage était paralysé»

Et son arrivée au Fola a vu le début des pépins physiques («Je n’en ai jamais eu autant en aussi peu de temps») : souci au genou, puis nez fracturé dans un match de reprise avec la réserve. Et un matin, une grosse frayeur : «Je me suis réveillé et mon visage était paralysé. Ça fait super peur. Je vais sur internet et je commence à voir des trucs qui font flipper. Les mots AVC, etc. J’ai éteint mon portable et je l’ai balancé avant d’aller aux urgences. On m’a dit que ce n’était rien. Que c’était rare, mais que ça arrivait et que ça ne revenait plus. On ne sait pas pourquoi. Le stress, la fatigue… Un conseil : les gens, quand il vous arrive un truc comme ça, n’allez surtout pas sur internet !»

Il suffit de le voir sur le terrain à l’heure actuelle pour voir que la paralysie appartient au passé. Lui qui préfère un poste axial pour «toucher beaucoup de ballons entre les lignes, se retourner, passer, marquer», a gagné en temps d’intégration en retrouvant des potes de formation : Cédric Sacras et Moussa Seydi.

Ça, c’est la différence ultime entre lui et le reste de la famille, ce qui le rend unique : son passage par le FC Metz plutôt que l’AS Nancy Lorraine («il a été le plus convaincant, alors que les deux me voulaient»), qui lui a valu sa première expérience de vie dans le football et garantit que jamais il ne parlera trop gentiment de la Jeunesse : «Un jour, j’ai eu le tort de répondre à un journaliste que j’ai toujours été supporter de l’ASNL, puisque toute ma famille y a joué. Ça m’a causé de gros problèmes avec les dirigeants.» Ah, ce nom de famille…

Julien Mollereau