Une personne sauvée in extremis dans le lac de la Haute-Sûre, deux morts en Lorraine… Gare au risque de noyade en cette période de canicule.
Les températures caniculaires dureront encore jusqu’à ce dimanche soir au Grand-Duché et dans la Grande Région. Le soleil et la chaleur incitent parfois certains à se rafraîchir près des rivières ou des lacs. Attention, le risque de noyade n’est jamais loin.
Ainsi, jeudi, aux alentours de 17h, un baigneur s’est retrouvé en difficulté au niveau de la plage de Lultzhausen, au lac de la Haute-Sûre. Un membre volontaire du groupe d’intervention spécialisé de sauvetage aquatique du corps grand-ducal d’incendie et de secours a été témoin de la scène. Il se trouvait sur la berge alors qu’il était au repos. Il a immédiatement cerné la gravité de la situation.
Il s’est alors jeté à l’eau avant de plonger en apnée afin de remonter la victime inanimée à la surface. Une fois hissée sur la berge, cette dernière se trouvait en arrêt respiratoire. Le membre du CGDIS a reçu l’aide d’une infirmière également sur place alors qu’elle n’était pas en service, puis de deux autres membres du groupe de sauvetage aquatique. L’équipe a réanimé la victime, permettant de rapidement récupérer un pouls et une respiration. La victime a, par la suite, été prise en charge par l’équipe du SAMU et une ambulance avant d’être héliportée à l’hôpital de garde dans un état stable.
Deux morts à Metz et Thionville
D’autres victimes ont eu beaucoup moins de chance. À Thionville, dans la nuit de mardi à mercredi, un septuagénaire qui était tombé dans la Moselle n’a pas pu être réanimé. Trois policiers municipaux ont été appelés en renfort mardi soir vers 23h30 à Thionville, sur les berges de la Moselle, près de la sous-préfecture. Trois hommes étaient tombés à l’eau, dont deux qui surnageaient en contrebas, en détresse absolue. Ils tentaient de soutenir une troisième personne inconsciente.
Les policiers municipaux sont arrivés les premiers sur place. L’un d’eux est descendu le long de l’échelle à quai, au secours des victimes. Éclairé par ses collègues, il s’est accroché d’une main à un barreau, tandis qu’il tenait le trio hors de l’eau de son autre bras.
Un pompier l’a finalement rejoint, avant de plonger et de prendre en charge l’homme inconscient. Le policier municipal a aidé les deux autres à grimper à l’échelle et les a hissés sur le quai. Pendant ce temps, ses collègues et les pompiers sont parvenus à ramener le corps inanimé sur les berges. Mais l’intervention d’une équipe médicale du SAMU n’a pas permis de le sauver.
Ce Thionvillois de 70 ans est mort noyé. A priori, il passait la soirée avec un groupe de connaissances au bord de la Moselle. Il serait tombé dans l’eau accidentellement, d’après les premiers éléments recueillis sur place. Deux de ses compagnons auraient ensuite tenté de lui porter assistance. En vain. «On a quand même sauvé deux vies», se consolent les policiers municipaux, salués pour leur acte de bravoure.
Vendredi, c’est à Metz que le corps sans vie d’une personne a été retrouvé au plan d’eau. C’est un groupe d’une dizaine de lycéens de la région messine qui a découvert le corps dans l’eau alors qu’ils prenaient le frais au plan d’eau. Sous le pont qui enjambe le bras mort entre l’écluse et le quai des régates, cet homme semblait faire de l’apnée, selon les jeunes gens. Comme il ne bougeait pas, trois des garçons ont décidé de plonger pour le remonter à la surface, sans y parvenir. Pendant ce temps, leurs camarades ont appelé les sapeurs-pompiers. Encouragés à poursuivre leurs efforts, les jeunes gens ont été une dizaine à se jeter à l’eau avec des bouées, des brassards et un pédalo. L’équipe des plongeurs est arrivée rapidement sur place avec le médecin des sapeurs-pompiers pour prendre le relais, mais l’homme était déjà décédé.
Selon les premières constatations, la victime pourrait être âgée de 25 à 30 ans. L’état de son corps laisse penser qu’elle a dû séjourner plusieurs jours dans l’eau. Le médecin du SMUR a établi un constat de décès avec entrave afin qu’une autopsie soit réalisée dans le cadre d’une enquête de police.
Les jeunes gens étaient, vendredi après-midi, choqués. La veille du drame, jeudi, ils étaient déjà venus se rafraîchir au même endroit. Sur le rivage, ils avaient découvert un tas d’habits et un drapeau et avaient été dérangés par une forte odeur. Ils avaient alors signalé ces faits à une patrouille de police. L’enquête ouverte vendredi devra déterminer les circonstances de ce décès.
En ces fortes chaleurs, les sapeurs-pompiers messins ont lancé un appel à la population. Ils rappellent qu’il est dangereux de se jeter à l’eau pour se rafraîchir car les risques d’hydrocution sont importants. Ils rappellent aussi que la baignade dans le plan d’eau et la Moselle n’est pas surveillée et est interdite.
LQ/Le Républicain Lorrain