La Ville de Luxembourg entend entamer une nouvelle campagne de sensibilisation afin que les citoyens prennent davantage conscience de leur impact sur la propreté de la capitale.
« Le service d’hygiène de la Ville de Luxembourg a beau faire tous les efforts possibles pour que la Ville soit propre, si les 120 000 habitants et les 240 000 travailleurs ne respectent pas l’environnement, cela nous rend la tâche plus compliquée. »
Selon le rapport présenté jeudi par la bourgmestre Lydie Polfer, c’est en outre en matière de respect de l’environnement que les améliorations seraient les plus nettes : «La Ville de Luxembourg, en matière d’écologie, fait en tout cas de son mieux.»
Objectif 50% en 2020
D’ailleurs, toujours selon le rapport, le taux de recyclage dépasse les 43%, la quantité de déchets recyclés par le service d’hygiène ayant augmenté de 2,73% depuis 2017, «et en 10 ans, nous pouvons constater une réduction globale des déchets de 10%, alors même que la population a augmenté de 30%», assure la bourgmestre.
Et d’ajouter : «Si l’on prend seulement ce que les ménages produisent, on constate même une réduction de 30%, et ça, c’est aussi grâce aux efforts faits pour sensibiliser les gens.» Dans cette dynamique, Lydie Polfer en est certaine : «L’objectif de 50% de recyclage pour 2020 est totalement atteignable.»
C’est donc sur cette lancée que la Ville de Luxembourg veut continuer son travail avec sa campagne «anti-littering», c’est-à-dire contre les déchets sauvages. Dès 2018, la Ville avait mis en place des «voting bins» («cendriers de vote»). Il s’agissait de cendriers ludiques à deux conteneurs et affichant une question pour laquelle deux réponses étaient possibles. Les passants devaient jeter leur mégot dans le conteneur correspondant à la réponse choisie plutôt que de le faire sur la voie publique. Le but étant de provoquer une prise de conscience chez les citoyens.
Mégots, chewing-gums et déjections
Cet été, la campagne se poursuit et met en lumière trois fléaux, liés au «littering» (littéralement, «jeter», «disperser»). Le premier, c’est qu’un mégot jeté sur la voie publique pollue 500 litres d’eau potable.
Plus de 100 000 mégots ont été collectés par les cendriers de vote en un an. Jeudi, la Ville a distribué 1 000 cendriers de poche aux passants des arrêts de bus du centre-ville et au parking Bouillon.
Le deuxième point mis en avant par la campagne est qu’un chewing-gum met cinq ans à se décomposer. La dernière intervention de nettoyage effectuée dans la Grand-Rue, sur une superficie de 4 750 m², s’est chiffrée à 30 000 euros à cause des chewing-gums. Une action spécifique sera programmée pour l’automne 2019.
Enfin, le dernier point abordé par la campagne est que plus de 40 tonnes de déjections canines ne sont pas ramassées. Pourtant, plus de 500 distributeurs de sets d’enlèvement de déjections canines sont en place sur la capitale. Mais visiblement, cela ne suffit pas. «Il est incontestable que le citoyen doive aider à maintenir la ville propre», répète Lydie Polfer.
Sarah Melis