La nature humaine est parfois complexe, pour ne pas dire complètement paradoxale. Avec l’arrivée de l’été et d’une période de forte chaleur, que l’on nomme «canicule» pour donner plus de poids à cet épisode, le monde s’affole. En premier lieu, les râleurs de toujours vont se plaindre de cette chaleur. Il y a trois mois, ce sont les mêmes qui se plaignaient de vivre dans la grisaille et la pluie en hiver.
Après, il y a ceux qui demandent au gouvernement d’agir, de publier des recommandations, les écoles doivent fermer et les entreprises doivent prendre soin des salariés. On répète partout qu’il faut boire et laisser les volets fermés pour rafraîchir son logement.
D’autres vont même plus loin en demandant un «congé canicule». Car s’il n’y a pas école, il faut bien que quelqu’un s’occupe des enfants et l’État doit y contribuer.
Dès lors, je me pose une question. Est-ce que la population du pays (et même de l’Europe puisque la canicule ne connaît pas de frontières) a une moyenne d’âge de 10 ans ? Est-ce que nous ne sommes pas assez responsables pour pratiquer de nous-mêmes les bons gestes, ceux qui vont de soi ou d’être un peu créatif ou flexible pour s’adapter à une situation ?
Apparemment non. Apparemment, nous sommes bien trop habitués à attendre que l’on nous dise quoi faire et à ne plus réfléchir tout comme il nous semble normal de se tourner vers les politiques dès qu’une situation perturbe notre quotidien.
Mais on n’oublie que cette canicule n’est finalement que le résultat de ce même quotidien et de notre façon de sur-consommer et de sur-produire. Les épisodes de canicule, selon les spécialistes, vont se répéter, conséquence du réchauffement climatique dont nous sommes les seuls responsables.
On dit souvent que l’on apprend de nos erreurs. Eh bien, espérons que cette canicule soit très difficile à supporter afin que les gens se rendent vraiment compte de l’importance du changement climatique.
Jeremy Zabatta