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Jans: « C’est quelque chose d’exceptionnel de marquer un but pour son pays »


La volée de Laurent Jans fera que tout son premier but en sélection restera un petit bijou dont on se souviendra. (photo Luis Mangorrinha)

Laurent Jans a visiblement surmonté sa saison décevante avec le FC Metz. Ce dimanche 2 juin, on a retrouvé le capitaine des Roud Léiwen, offensivement efficace comme jamais contre Madagascar. Avec un premier but à la clef. Et, forcément, le plein de bonnes sensations qui va avec. Entretien.

Il vous a fallu attendre votre 55e sélection pour marquer un but…

À Malte (NDLR: le 22 mars 2018), le gardien m’avait sorti une parade incroyable. Mais c’est quand même quelque chose d’exceptionnel de marquer un but pour son pays. Et dans ma tête, ça ne m’a pas fait grand-chose, sauf que j’étais content que nous ayons réussi à tourner le score de ce match avant de partir en Lituanie. C’est important pour le moral. Mais là, maintenant, je me dis que si je ne marque qu’une fois toutes les cinquante sélections, je ne verrai peut-être jamais mon deuxième but…

Votre apport offensif a été énorme contre Madagascar. Commence-t-on lentement à toucher du doigt ce qui va devenir l’essence de votre boulot dans ce Luxembourg qui assume la possession de balle?

C’est ce qu’on me demande, en tout cas. Et le coach veut que je pénètre encore plus dans les seize mètres et que je provoque encore plus de un contre un. On a d’ailleurs créé de belles choses, dimanche.

Très honnêtement, on ne s’attendait pas à vous trouver autant dans le bon tempo après autant de semaines à cirer le banc de touche messin. Et vous?

Ce qui m’importe, c’est que moi, je me sens très, très bien. Les gens ont souvent tendance à faire des raccourcis et à penser qu’un joueur de foot qui joue peu n’est pas apte physiquement. Je pense que ce n’est pas vrai. On peut avoir du mal à rentrer dans un match, oui, mais physiquement, je travaille! D’ailleurs, tiens, les gens qui pensent ça, croient-ils vraiment que j’aurais poussé une action offensive jusque dans les arrêts de jeu si je n’avais pas été bien physiquement? Mon but prouve que je vais bien.

Et moralement? Comment allez-vous après cette saison tellement ambiguë?

Le fait de jouer le dernier match de la saison contre Brest m’a beaucoup aidé. Je n’ai rien demandé au coach mais j’ai vraiment tout donné sur la dernière semaine d’entraînement parce qu’il était hors de question que je ne joue pas. Ce match contre l’autre promu, c’était un match de Ligue 1, devant un stade plein, cela allait être un vrai spectacle et laissait l’opportunité de finir sur une note positive.

Revenons à la sélection: la place de Vincent Thill est-elle devant vous, dans ce couloir droit, ou doit-il, à terme, être recentré ?

Difficile à dire. À Pau, il vient de faire toute la saison à droite, non? De la sorte, il peut rentrer sur son pied gauche, travailler en appui et quand il fait ça, c’est vraiment dur de défendre sur lui. Mais bon, Vincent, tu peux le mettre absolument partout. Et puis, même dans le couloir, il conserve cette volonté de défendre. Je lui rappelle à quel point c’est important et qu’il ne doit pas se laisser surprendre, jamais. Mais il veut apprendre à se placer et m’écoute toujours.

Surtout si vous lui permettez de mettre des buts comme celui qu’il a inscrit à la 2e minute…

Oui, mais c’est surtout son but qui est incroyable. Je me rappelle un but comme ça, avec Waasland-Beveren, contre Bruges, de Milosevic. Moi, je me contente de lui donner une petite passe et le gars, il tire de 35 mètres en lucarne! Mais le lendemain, c’était sympa: dans la colonne «passes décisives», il y avait mon nom. Là, c’est un peu pareil.

Ne pensez-vous pas que Leandro Barreiro devrait plus souvent venir prendre ce couloir pour permettre à Thill de recentrer ?

Mais le coach demande qu’on le fasse! Que Leo puisse faire des courses dans le dos des défenseurs, pour ouvrir des espaces. Même pas besoin, forcément, de jouer des ballons. On peut créer sans ça. C’est comme cela que nous créons l’action qui manque de faire 2-0, par Dave Turpel. De ce point de vue-là, on commence à voir des automatismes. Il commence à devenir très important de savoir qui va faire quoi avant de recevoir le ballon.

Avant la Lituanie, vous le sentez comment ?

Tout n’a pas été bon. On a lâché à certaines périodes. La chaleur n’a pas aidé, mais voilà, on a eu des temps forts, des temps faibles, et on doit encore énormément progresser sur la gestion de ces moments. On devrait apprendre à mettre le bloc un peu plus bas pour mieux gérer quand ça ne va pas. Mais finalement, on fait 3-3 et on méritait mieux… Mais maintenant, il va falloir apprendre à jouer sur un synthétique, avec des appuis différents et une surface différente.

Entretien avec Julien Mollereau