Nouvel exploitant, nouveau carburant, nouvel itinéraire : le nouveau petit train touristique de Metz sillonne la ville depuis une semaine.
« Le petit train devait être électrique », considère Thierry Schidler, PDG des Autocars Schidler. « La convention avec la Ville est de six ans : un moteur thermique avec des piétons en 2025 me paraissait inconcevable ! »
Restait à lever les difficultés techniques pour décrocher l’appel d’offres de la Ville de Metz. L’exploitant a montré qu’il pouvait faire venir de l’électricité jusqu’à la place d’Armes et cacher le boîtier dans un conteneur. La boîte sera bientôt maquillée en pot de fleurs géant au goût de l’architecte des bâtiments de France.
En amont, il a surtout assuré l’autonomie du véhicule. « On charge neuf à douze heures la nuit. Mais une étude avec des géologues a démontré que, compte tenu de la déclivité du parcours, cela ne suffirait pas. On recharge donc le petit train un quart d’heure entre chaque circuit. »
Cinq langues de plus dont le luxembourgeois
La visite est commentée en cinq langues : français, anglais, allemand, espagnol, italien et néerlandais. Et même six, si on compte la version en français pour les enfants avec une histoire de Metz à leur portée et des légendes dont celle du Graoully ! L’an prochain, il y aura cinq langues de plus : le chinois, le japonais, le russe, le polonais et le luxembourgeois.
Les commentaires sont denses ! Presque trop. Le parcours embrasse 2 000 ans d’histoire à 30 km/h avec quarante-trois sites ou monuments détaillés en une heure. Les descriptions écrites par l’Office de tourisme sont pertinentes et abondantes. Où l’on passe, sans transition, de l’histoire de Saint-Pierre-aux-Nonnains, « palestre d’un ensemble thermal du Ve siècle », à « l’exploit le plus retentissant du FC Metz quand les Grenats ont sorti le FC Barcelone en 1984 ! ».
Cette « richesse » est assumée, argue l’exploitant : « Lorsque vous faites un Open tour dans une ville touristique, comme à Barcelone, démarrer par un circuit en petit train permet de repérer les sites et de faire son choix pour visiter la ville ».
700 euros par jour le week-end
L’exploitant a investi 365 000 euros dans le petit train et son équipement. Il est confiant pour son affaire : « Je paye les chauffeurs, 5 eurs à 10 euros d’électricité par jour seulement et l’investissement. Je fais 700 euros de chiffres d’affaires par jour, le week-end. »
L’investisseur considère que son petit train fait partie des « cinq offres touristiques de Metz avec Pompidou, le Musée de la Cour d’Or, la cathédrale et les navettes fluviales. Plus il y aura d’offres touristiques et plus il y aura de touristes qui viendront dépenser à Metz ».
Céline Killé (Le Républicain Lorrain)