Le « taliban américain » John Walker Lindh a été libéré jeudi après 17 ans passés en prison pour avoir combattu aux côtés des insurgés en Afghanistan, ont rapporté les médias américains.
Âgé de 38 ans, il a quitté la prison de Terre Haute dans l’Indiana tôt dans la matinée, ont précisé le Washington Post et CNN, citant son avocat Bill Cummings. Toujours soupçonné de prôner des idées extrémistes, il doit s’installer en Virginie où il sera placé sous un régime de liberté conditionnelle très stricte, selon Bill Cummings.
Cette libération est « inexplicable et dépasse l’entendement », a estimé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. « D’après ce que je comprends, il menace toujours les États-Unis d’Amérique et il croit toujours au jihad qu’il a mené et qui a tué un grand Américain et un grand officier », l’agent d’élite de la CIA Johnny Spann, a regretté le secrétaire d’État sur la chaîne Fox News. « Il y a quelque chose de profondément troublant et de mal là-dedans. »
D’autres élus inquiets
John Walker Lindh avait été capturé fin 2001 lors de l’offensive militaire américaine en Afghanistan. Après sa capture, il avait été détenu avec d’autres talibans dans une prison près de Mazar-i-Sharif, dans le nord du pays. Le jeune homme avait alors été interrogé par Johnny Spann, qui avait été tué peu après lors d’une émeute de prisonniers, devenant le premier Américain mort dans la « guerre contre le terrorisme » lancée par George W. Bush.
Blessé lors de l’émeute, John Walker Lindh avait été renvoyé aux États-Unis pour y être jugé et avait été condamné à 20 ans de prison en octobre 2002.
« J’ai dirigé la CIA. Johnny Micheal Spann était l’un des nôtres, un homme incroyablement intègre et courageux », a ajouté Mike Pompeo. « Maintenant nous autorisons la sortie de prison de quelqu’un qui était impliqué dans sa mort après une peine relativement courte », a-t-il protesté, appelant à « revoir tout ça ». Cette libération a suscité l’inquiétude de plusieurs élus américains qui estiment que John Walker Lindh n’a pas renoncé à l’idéologie extrémiste qui l’a mené en Afghanistan.
LQ/AFP