Dix ans après son introduction, seuls 3 153 personnes ont bénéficié d’un congé linguistique pour apprendre la langue luxembourgeoise. Le gouvernement compte relancer une campagne d’information.
Si le français reste la première langue utilisée dans le milieu professionnel, la maîtrise du luxembourgeois reste un atout que le gouvernement souhaite continuer à encourager. « Un salarié qui parle luxembourgeois est à la fois un atout pour le patron et pour la société dans son ensemble », souligne le ministre du Travail, Dan Kersch.
Mardi matin, un bilan de la loi datant de 2009 a été tiré. En fin de compte, seuls 3 153 personnes ont bénéficié d’un congé linguistique. Le ministère a enregistré 4 931 demandes. Le congé pour apprendre la langue luxembourgeoise est limité à 200 heures, à prendre en deux tranches.
L’État a déboursé 3,2 millions d’euros
Un certificat de réussite du premier cours ouvre la voie à la deuxième tranche d’heures de formation. Tous les salariés employés au moins depuis six mois dans une entreprise, peuvent bénéficier de congé spécial.
L’État prend en charge 50% de l’indemnité compensatoire, versée au patron. Elle est limitée à quatre fois le salaire social minimum. Depuis 2009, le ministère du Travail a débloqué 3 241 693 euros.
Les femmes et les non-résidents en tête
Ce sont plus les femmes (2 081) que les hommes (1 072) qui se décident à prendre leur congé linguistique. Les non-résidents (1914) sont plus nombreux que les résidents (1239). Une majorité de salariés français bénéficie du congé (1347). Suivent les Luxembourgeois (1239), les Belges (458) et les Allemands (108).
Une nouvelle campagne d’information doit permettre d’augmenter encore le nombre de salariés qui choisissent de prendre un congé linguistique. La moyenne de 315 personnes par an n’est en effet pas suffisante aux yeux de Dan Kersch. « Il nous faut faire des efforts supplémentaires », conclut le ministre.
David Marques