Le Kremlin a mis en garde mardi le nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a demandé aux États-Unis de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, estimant que cela ne favoriserait pas un règlement de la guerre dans l’Est.
« C’est une rhétorique qui n’aidera pas l’Ukraine à résoudre le problème dans le sud-est », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, faisant référence aux régions séparatistes ukrainiennes où une guerre a fait près de 13 000 morts depuis son déclenchement au printemps 2014.
Volodymyr Zelensky, 41 ans, a été investi lundi après avoir largement remporté en avril l’élection présidentielle ukrainienne. Sa priorité est de mettre un terme au conflit avec les séparatistes pro-russes, a-t-il affirmé. « Nous ne surmonterons pas l’agression russe seuls », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec des responsables américains en marge de la cérémonie, ajoutant qu’il fallait « augmenter les sanctions », selon des propos rapportés par la présidence.
Seule l’Ukraine peut régler le conflit
La délégation américaine était menée par le secrétaire américain à l’Énergie Rick Perry, qui a notamment évoqué des sanctions contre le projet de gazoduc Nord Stream 2, qui doit doubler les capacités de livraison entre la Russie et l’Allemagne via la mer Baltique, donc en évitant un approvisionnement via l’Ukraine. « L’opposition à Nord Stream 2 est toujours bien vivante. Je m’attends à ce que, dans un futur pas si lointain, le Sénat et la Chambre des représentants envoient une loi au président des États-Unis. Elle imposera des restrictions très onéreuses aux entreprises qui continuent à faire des affaires avec Nord Stream 2 », a-t-il déclaré.
Dmitri Peskov a lui ajouté mardi que seule l’Ukraine pouvait mettre un terme au conflit dans l’est du pays, en suivant les accords de paix de Minsk négociés en 2015 sous l’égide de Kiev, Moscou, Berlin et Paris. « Les États-Unis ne peuvent pas remplir la liste (des impératifs) des accords de Minsk, pas plus que la Russie. C’est Kiev qui peut et qui doit le faire », a-t-il déclaré. Les accords de Minsk ont permis de réduire considérablement les affrontements dans l’est de l’Ukraine, mais des flambées de violence éclatent encore régulièrement sur la ligne de front. Le volet politique de ces accords est lui resté lettre morte, les belligérants se rejetant la responsabilité de cet échec.
LQ/AFP