Accueil | Politique-Société | Meisch ne lâchera rien face aux syndicats d’enseignants

Meisch ne lâchera rien face aux syndicats d’enseignants


Le ministre qui ne croit plus au patron des écoliers : un comble! (Photo : Fabrizio Pizzolante)

Si le ministre de l’Éducation nationale ne lâche pas de terrain face à la menace de grève des syndicats d’enseignants, il est prêt à réactiver sa proposition à tout moment.

Le ministre Claude Meisch a tenu à mettre les points sur les i en expliquant qu’il n’était certainement pas prêt à céder face à ce qu’il a qualifié de «volte-face syndicale» et de «jeux d’enfants». Bref, il campe sur ses positions.

Certes, le ministre veut absolument faire aboutir ses réformes planifiées dans l’Éducation nationale. Cela dit, il est hors de question pour lui de faire la moindre concession au niveau du contenu de la dernière proposition d’accord qui a été acceptée, puis rejetée par les syndicats. Son ministère aurait déjà fait assez d’efforts pour aboutir à une proposition plus qu’acceptable.

En clair, Claude Meisch s’est dit prêt à tendre de nouveau la main aux syndicats en leur soumettant une nouvelle fois sa dernière proposition. Et cette offre reste valable à n’importe quel moment, a-t-il fait savoir… Mais pas à n’importe quel prix! En fait, c’est à prendre ou à laisser, comme on dit.

La menace de grève brandie par les syndicats? Il la trouve non constructive et ridicule, dans le sens où il a clairement l’impression que les syndicats ne souhaitent une grève que pour le déstabiliser. Comprendre que les syndicats n’auraient aucune intention de parvenir à un accord à l’amiable. Au contraire, ils ne souhaiteraient que la confrontation.

S’il se montre quelque peu fataliste sur ce point, le ministre ne souhaite évidemment pas en arriver là. Aboutir à une telle issue pénaliserait les élèves en premier lieu, car ce sont eux qui se trouvent en première ligne. Claude Meisch ne voudrait surtout pas que les élèves soient pris en otage dans un conflit social qui n’en est peut-être qu’à ses prémices.

«Ce n’est pas aux élèves de souffrir de la situation. Il faudra inévitablement parvenir à une solution», a-t-il ainsi appelé de ses vœux.

Cela étant, si le ministre a expliqué rester «optimiste» quant à une hypothétique issue pacifique, il ne s’attend pas non plus à un miraculeux consensus de dernière minute. «Je ne crois plus à saint Nicolas», a-t-il déclaré.

Rappelons que saint Nicolas est le patron des écoliers… Mais pour le ministre incrédule, la balle est clairement dans le camp des syndicats.

Cela dans le cadre d’un match qui ne devra pas se jouer dans une cour d’école, entre enfants désobéissants, mais bien autour d’une table, entre adultes consentants.

Pour mener à bien les débats, il prévoit par exemple de s’entretenir avec des enseignants non syndiqués. Il estime que les écoles doivent baigner dans une ambiance «calme et stable» et donc pas dans «une atmosphère belliqueuse». En attendant, le climat entre les deux parties est plus que pourri et le ministre le regrette largement. Il dénonce également la campagne médiatique syndicale qui serait uniquement menée sur des mensonges et donc de la désinformation. Affaire à suivre.

Claude Damiani