Le président de la Commission européenne a décidé de tirer un trait sur un plan de réduction du nombre de blessés graves sur la route.
Jeannot Mersch, président de l’Association européenne des victimes de la route, a du mal à le croire, mais le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, ne veut plus du plan de réduction du nombre de blessés sur la route… Un document qui, pourtant, est sur sa table depuis longtemps déjà.
«Il y a déjà le livre blanc, qui fixe une réduction de 50% du nombre de tués sur l’intervalle 2011-2020, et il était prévu que la présidence lituanienne propose un plan visant à diminuer de 35 % le nombre de blessés graves sur les routes entre 2014 et 2020», explique Jeannot Mersch.
Or, dans un document interne à la Commission qu’une source a fait parvenir à l’association, Jean-Claude Juncker a demandé à ce que la Lituanie ne propose pas le texte lors du Conseil des ministres des Transports européens qui aura lieu ce jeudi, à Luxembourg. «Je ne comprends absolument pas pourquoi il a pris cette décision… regrette-t-il. L’an passé, 200 000 personnes ont été gravement blessées lors d’un accident de la route et en garderont des séquelles toute leur vie. Il y a également un argument économique : on estime que le coût de la prise en charge de ces blessés coûte 50 milliards d’euros par an.»
Les associations européennes ont donc envoyé une lettre à Jean-Claude Juncker pour l’inciter à revenir sur sa décision. Jeannot Mersch a également interpellé François Bausch, le ministre du Développement durable et des Infrastructures : «J’espère que [jeudi], il soutiendra le texte lors du Conseil des ministres européens.» Jeannot Mersch est d’autant plus perplexe qu’il se rappelle que Jean-Claude Juncker a été la victime d’un grave accident de la route en 1989, à la suite duquel il a passé deux semaines dans le coma.
Erwan Nonet