Accueil | Grande Région | Amnéville : la cité touristique a remonté la pente

Amnéville : la cité touristique a remonté la pente


L'objectif est maintenant de passer de trois à sept millions de visiteurs payants et d'embaucher mille personnes supplémentaires en dix ans. (archives Editpress)

A Amnéville, le vaste complexe touristique né sur les restes d’un crassier industriel était miné par les dettes : désormais, il revit avec 20 millions d’euros de travaux prévus et de nouveaux investisseurs espérés.

L’ensemble regroupe zoo, aquarium, casino, salle de spectacles, cinéma, centre thermal, bowling, hôtels, restaurants ainsi qu’une piste de ski indoor. Cette mosaïque d’équipements, unique en France selon la commune, a été imaginée par le docteur Jean Kiffer, maire pendant presque cinq décennies (1965-2011). « C’était un visionnaire, il a implanté une cité des loisirs et du tourisme sur un crassier dans les années 1970, au moment des restructurations dans la sidérurgie et des fermetures de sites industriels », raconte Patrick Weiten, président du conseil départemental de la Moselle.

« Personne n’y croyait, il n’y avait même pas une route pour y accéder », abonde Eric Munier, maire depuis 2014 d’Amnéville, qui compte près de 11 000 habitants. Environ 1 500 personnes travaillent sur le site, dont le chiffre d’affaires global s’élève à 275 millions d’euros. En 1974, une piscine-patinoire sort de terre, puis d’autres installations jusqu’au Snowhall en 2005. Vingt millions d’euros ont été investis pour concevoir cette unique piste de ski intérieure de France.

Au décès de Jean Kiffer en 2011, la gestion communale chaotique du site, les déficits de certains établissements, l’absence d’investissements et le manque d’entretien des bâtiments sont manifestes, entraînant un fort endettement de la commune (7 millions d’euros) et plusieurs condamnations judiciaires. Le zoo a été placé en redressement, la salle de spectacles Galaxie – l’une des plus imposantes du Grand Est avec 12 000 places – et le golf ont frôlé la faillite. En 2016, la Cour des comptes a demandé la fermeture du Snowhall, sans perspectives de redresser la pente, eu égard à son déficit structurel.

« Pépite touristique »

Mais dès 2014, l’espoir renaissait après une étude sur la viabilité du site. Puis en 2017, une société publique locale (SPL) est créée pour relancer le complexe. La structure, regroupant la région Grand Est, le département de la Moselle, deux intercommunalités et quatre communes, reste concessionnaire du site mais a confié l’exploitation des diverses activités à des opérateurs privés. « Si la collectivité publique n’accompagnait pas le site, il périclitait. On l’a tous compris », résume Patrick Weiten pour qui le complexe reste « une pépite touristique ».

Depuis, les structures déficitaires ont surmonté leurs difficultés financières ou sont en voie de le faire. Le Snowhall a été repris par le groupe Labellemontagne qui gère plusieurs stations de ski et prévoit d’y investir 7 millions d’euros, tandis que le zoo a obtenu un délai pour payer ses dettes. Vingt millions d’euros ont été engagés par la SPL pour l’aménagement global de l’espace de loisirs prévoyant enfouissement des lignes électriques, réorganisation des parkings, mise en place de chemins piétonniers, d’espaces verts et zones de détente.

Pour financer ces travaux, la SPL, « qui fonctionne sans subventions publiques », compte sur la vente de 45 hectares encore disponibles à de nouveaux investisseurs. L’objectif est de passer de trois à sept millions de visiteurs payants et d’embaucher mille personnes supplémentaires en dix ans. « Tout un bassin de population vit grâce au site » entre les emplois directs et indirects, « il faut continuer à développer cette économie et attirer de nouveaux investisseurs », estime le maire.

Le complexe dédié au divertissement, bordé par le bois de Coulange et son lac artificiel, a été rebaptisé au printemps « La cité des loisirs ». Une vaste campagne de promotion, associant pour la première fois les différents opérateurs, a été lancée dans le Grand Est, mais aussi en Allemagne, au Luxembourg et en Belgique.

LQ/AFP