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Polémique avec RTL sur les spots électoraux : déi Lénk réplique


La campagne officielle des européennes démarre par une polémique politico-médiatique. (photo ©Editpress/Alain Rischard)

RTL a fait valoir le règlement pour justifier son refus de diffuser deux spots électoraux en français sous-titrés en luxembourgeois de déi Lénk dans le cadre de la campagne des européennes. Pour le parti de gauche, cet argument ne tient pas.

Dans un communiqué diffusé jeudi après-midi portant le titre sans équivoque «La liberté d’expression n’est pas une ‘question technique’!», déi Lénk se refuse à accepter l’argument du règlement avancé par RTL : «Déi Lénk est consterné par cette réponse, qu’il juge inadmissible. Fût-elle chargée d’une mission de service public, la multinationale RTL Group, détenue par Bertelsmann AG, n’a pas le droit de restreindre l’usage des trois langues mentionnées par la loi du 24 février 1984 sur le régime des langues au Luxembourg au moyen d’une ‘fiche technique’. Une telle restriction (…) est tout simplement inopérante car anticonstitutionnelle comme étant contraire au principe d’égalité entre citoyens. (…) Ce n’est pas à une multinationale, dont le principal objectif est le profit financier et dont la légitimité démocratique est nulle, de redéfinir les règles du jeu politique au Luxembourg.»

Si déi Lénk «précise que ses critiques ne visent pas les différentes rédactions de RTL, mais uniquement la direction de la multinationale RTL Group», le parti «se réserve le droit d’user de toutes les voies de droit possibles pour défendre la liberté d’expression de toutes et de tous les candidat.e.s, électrices et électeurs au Luxembourg, quelle que soit leur nationalité ou leur origine.»

Xavier Bettel ne se prononce pas

Dans sa réponse à la question parlementaire de déi Lénk sur la problématique de la langue des spots électoraux, le Premier ministre et ministre des Communications et des Médias ne se «mouille» pas, c’est le moins que l’on puisse dire : «L’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (ALIA) – comme acteur indépendant et autonome – a agi comme interlocuteur exclusif des partis politiques et des médias concernés. (…) Il n’appartient pas au gouvernement de commenter les négociations et les échanges d’une instance indépendante», déclare ainsi Xavier Bettel dans sa réponse diffusée jeudi en fin d’après-midi.

Avant de préciser : «En ce qui concerne la convention entre l’État et CLT-UFA/RTL Group, le texte en vigueur (2007-2020) ne contient pas d’obligations sur la diffusion de spots électoraux et ne donne pas d’indication sur la diversité linguistique. Les inquiétudes sur la diversité linguistique seront examinées et feront partie des discussions avec CLT-UFA/RTL dans le cadre de la renégociation du contrat de concession prévue par l’accord de coalition.»

LQ