Le Suédois Spotify, numéro un mondial de l’écoute de musique en ligne, a annoncé lundi avoir franchi la barre des 100 millions d’abonnés payants, sans toutefois parvenir à rester bénéficiaire sur la durée.
Les abonnés payants sont le cœur de la stratégie des services de streaming, les revenus tirés de la publicité diffusée aux utilisateurs gratuits étant insuffisants pour espérer une quelconque rentabilité.
« Le nombre d’abonnés premium a atteint 100 millions, en hausse de 32% » sur un an à l’issue du premier trimestre, s’est félicité Spotify qui parle d’une « étape importante dans l’histoire de l’entreprise ». Spotify attribue cette progression à son partenariat avec Google Home, ses campagnes promotionnelles aux États-Unis et au Canada, des rabais consentis aux États-Unis et au succès de son offre destinée aux familles.
Fin 2018, Spotify avait passé la barre des 200 millions d’utilisateurs actifs mensuels, à 207 millions. Il en comptait 217 millions au 31 mars 2019. En dépit d’une expansion rapide, le groupe, créé en 2005, n’a toujours pas trouvé de modèle efficace lui permettant de dégager un bénéfice à long terme.
Tandis que la plateforme – introduite en Bourse à New York en avril 2018 – avait engrangé le premier bénéfice net de son histoire au troisième trimestre 2018 puis avait maintenu le cap au quatrième trimestre, elle n’est pas parvenue à le rééditer au premier trimestre 2019. Sur la période janvier-mars, Spotify a essuyé une perte de 142 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros, en hausse de 32,7% sur un an. La perte opérationnelle s’est elle élevée à 47 millions.
Le groupe impute la hausse de ses charges à celle du cours de l’action (+20% depuis le début de l’année) qui fait mécaniquement augmenter les taxes liées aux stock options. Pour le reste de l’année, la plateforme devrait rester dans le rouge : elle anticipe une perte opérationnelle comprise entre 180 et 340 millions d’euros (contre 200 à 360 millions d’euros estimés jusqu’alors).
AFP