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Compte à rebours lancé pour Netanyahu, menacé d’inculpation


Le Premier ministre est soupçonné de corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires. (photo AFP)

Le procureur général israélien a donné au Premier ministre Benjamin Netanyahu jusqu’au 10 mai pour confirmer s’il souhaitait ou non une audience pour se défendre face aux accusations de corruption portées contre lui.

Si elle a lieu, cette audience devra se tenir au plus tard le 10 juillet, est-il précisé dans une lettre du procureur Avichai Mandelblit adressée aux avocats de Netanyahu et rendue publique dimanche soir. En février, le procureur général avait annoncé son intention d’inculper le Premier ministre pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires de dons reçus de la part de milliardaires, d’échanges de bons procédés entre gouvernants et patrons et de tentatives de collusion avec la presse.

Dans son courrier, le procureur général signale que des éléments du dossier ont été mis à disposition des avocats de la défense mais n’ont pas été récupérés. Ces derniers, selon la lettre, attendent de percevoir leurs frais d’honoraires pour les collecter. « La question des honoraires », a déclaré Avichai Mandelblit, « ne justifie en rien un retard dans le transfert de documents importants au Premier ministre ou à ses avocats et n’affecte en aucun cas la date de l’audience ».

Pas contraint de démissionner

Benjamin Netanyahu souhaite réunir deux millions de dollars (1,79 millions d’euros) auprès de deux hommes d’affaires américains – son cousin Nathan Milikowsky et son ami Spencer Partrich – pour payer ses avocats, mais cette demande a été rejetée à deux reprises par le comité gouvernemental en charge de l’examiner. Le Premier ministre, qui vient de remporter un cinquième mandat après les élections législatives du 9 avril, nie en bloc les accusations et dénonce une « chasse aux sorcières ».

Même mis en examen, Benjamin Netanyahu, 69 ans, ne serait légalement pas contraint de démissionner avant d’avoir été reconnu coupable et d’avoir épuisé toutes les procédures en appel, ce qui pourrait prendre des années selon les analystes. Il a récemment déclaré qu’il avait l’intention de gouverner « encore de nombreuses années ». Selon les commentateurs, sa victoire aux législatives pourrait le renforcer, lui permettant notamment d’introduire une loi pour interdire la mise en examen de responsables politiques pendant leur mandat.

LQ/AFP