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Européennes : la marque jaune

Et de 24 ! La contestation des «gilets jaunes» n’est pas près de s’éteindre. Sans surprise, les annonces faites par le président français, Emmanuel Macron, jeudi, n’auront pas calmé les plus virulents de ces manifestants qui battent le pavé sans discontinuer tous les samedis depuis novembre.

L’un des rendez-vous de la nouvelle journée de mobilisation prévue ce samedi se déroulera à Strasbourg. Un cortège doit s’élancer dans la capitale alsacienne pour rejoindre le Parlement européen. Elle se veut «internationale», selon les organisateurs.

L’événement n’est évidemment pas organisé par hasard : dans un mois auront lieu les élections européennes. Et les «gilets jaunes» comptent peser dans le débat, en France d’abord et peut-être, un jour, sur le continent. Des listes «gilets jaunes» sont actuellement en cours de constitution dans l’Hexagone et ont jusqu’au 3 mai pour se déclarer et avoir le droit de participer au scrutin. Ce sera pour les «gilets jaunes» l’occasion de voir ce qu’ils pèsent en termes de voix lors d’une élection.

Mais l’échéance risque d’arriver bien vite. Combien de listes «gilets jaunes» seront réellement constituées ? Personne ne le sait, tant le mouvement est fragmenté. C’est sa particularité : il n’y a pas de leader, on préfère parler de porte-parole qui ne souhaitent pas représenter tous les «gilets jaunes». Ceux-ci ne veulent pas créer de parti, on préfère parler d’assemblées de militants où tout le monde a le droit au chapitre.

Difficile, donc, dans ces conditions d’arriver groupés devant les électeurs ! Environ cinq listes de «gilets jaunes» seraient aujourd’hui en cours de création, mais réunir les 79 candidats potentiels pour les faire valider n’est pas chose aisée. D’autres «gilets jaunes», plus médiatiques que d’autres, ont décidé de franchir le pas et se sont inscrits sur des listes de partis traditionnels. C’est le cas de Benjamin Cauchy, qui a rejoint le parti souverainiste de Nicolas Dupont-Aignan.

Les animateurs du mouvement des «gilets jaunes» pourront peut-être se rattraper lors des élections municipales prévues en 2020. Cela va en faire, des samedis à battre le pavé pour ne pas faire retomber la mobilisation…

Laurent Duraisin