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Déchets sauvages : une campagne choc contre les incivilités banalisées


La vidéo met en scène des experts scientifiques sur les lieux d'un crime jonchés de détritus, pour illustrer les ravages du littering sur la nature et les êtres vivants. (capture YouTube/Administration de l'Environnement)

Le ministère de l’Environnement, en collaboration avec l’Ëmweltberodung Lëtzebuerg ASBL et la Ville de Differdange, vient de lancer une campagne de sensibilisation contre les déchets sauvages. Car le phénomène du « littering » fait aussi des ravages au Luxembourg.

Mégots de cigarettes, emballages vides (entre autres canettes de soda et cartons de fast-food), chewing-gums… Des déchets que l’on retrouve de plus en plus le long des routes, des sentiers de randonnées, dans les parcs et aires de jeux. « Nombreux sont ceux qui jettent leurs déchets par la vitre de leur voiture ou qui s’en débarrassent tout simplement en les laissant tomber par terre lors de fêtes en plein air », pointe le ministère de l’Environnement. Pire encore, « la moitié de ces actes de littering se font à quelques mètres d’une poubelle non pleine », déplorent les autorités.

Le phénomène n’est bien sûr pas seulement esthétique. Aux ravages écologiques s’ajoute l’impact sur la santé humaine et animale. Avant de polluer les océans, ces déchets sauvages effectuent un long parcours sur le plancher des vaches. Les animaux, notamment le bétail, sont en première ligne face aux risques d’infection, d’ingestion ou d’étouffement.

Coût direct pour les contribuables

C’est d’ailleurs ce qu’illustre la vidéo qui accompagne la campagne de sensibilisation. Elle met en scène des experts scientifiques sur les lieux d’un crime jonchés de détritus. Leurs investigations vont permettre de reconstituer les événements qui ont conduit au drame : un emballage plastique lâché au vent par un cycliste, une canette métallique balancée en route par la passagère d’une voiture, des bouteilles en verre abandonnées dans la nature par des jeunes insouciants. Le tout pour finir dans l’estomac de la victime, Bella, une vache âgée de 5 ans.

Autre conséquence non négligeable, avancée par le ministère : les coûts directs engendrés par le littering en termes de nettoyage de l’espace public. Des coûts fatalement « reportés sur les citoyens via les impôts ». Ils sont estimés à 1,2 million d’euros par an pour le nettoyage des routes étatiques, selon l’Administration des ponts et chaussées, dont 90% servir à couvrir les frais de personnel. « Les actions de nettoyage communales et privées ne sont pas intégrées dans ces calculs », précise le ministère, qui évalue ce poste également à 1,2 million d’euros.

Par ailleurs, il est rappelé que le littering est illégal et les contrevenants s’exposent à une amende de 49 euros pour un mégot écrasé sur le trottoir, et jusqu’à 250 euros pour des déchets largués dans un cours d’eau. L’an dernier, la police grand-ducale et les douanes ont dressé 227 avertissements taxés, pour un montant total de 32 916 euros.

LQ

Renseignements complémentaires sur environnement.public.lu