L’Union européenne a appelé lundi le maréchal Khalifa Haftar à arrêter son offensive contre Tripoli et à revenir à la table des négociations pour éviter une guerre civile en Libye.
« J’ai appelé très fermement tous les dirigeants libyens, et en particulier Haftar, à arrêter toutes les opérations militaires et à revenir à la table des négociations sous l’égide de l’ONU », a annoncé la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, après une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE à Luxembourg.
« Nous n’avons pas adopté de conclusions, mais il y a eu un clair consensus pour appeler à arrêter toutes les opérations militaires en Libye », a-t-elle précisé. Federica Mogherini a ensuite expliqué que l’appel était essentiellement adressé à l’homme fort de l’est libyen. « Qui a lancé une offensive sinon Haftar? » a-t-elle souligné.
« Les États membres se sont montrés extrêmement unis », a-t-elle affirmé. « Il y a eu par le passé des divisions et des points de vue différents », a reconnu Federica Mogherini, « mais cette fois-ci tous les États membres ont compris la nécessité pour l’UE de se montrer unie lorsque les acteurs régionaux se montrent moins convaincus de soutenir le processus des Nations unies ».
« Nous devons éviter une escalade militaire qui risque de déboucher sur une guerre civile », a insisté l’ancienne cheffe de la diplomatie italienne. « Il est absolument essentiel que le processus reste entre les mains des Nations unies et de personne d’autre ».
L’homme fort de l’est libyen, Khalifa Haftar, poursuivait lundi son offensive vers Tripoli au prix de violents combats avec ses rivaux du Gouvernement d’union nationale, qui ont provoqué des dizaines de morts depuis jeudi et déplacé plus de 2 800 personnes. Cette offensive compromet la tenue d’une conférence nationale organisée sous l’égide de l’ONU à Ghadamès, dans le sud-ouest du pays.
L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a assuré samedi que cette conférence était maintenue aux dates prévues, du 14 au 16 avril, sauf en cas de « circonstances majeures ». Lundi après-midi, le trafic aérien à Tripoli a été suspendu après la frappe aérienne qui a visé l’aéroport de Mitiga, le seul en fonctionnement dans la capitale libyenne.
AFP