Le coup d’envoi d’une zone de test de la conduite autonome transfrontalière entre la France, l’Allemagne et le Luxembourg a été donné mercredi depuis Schengen.
Schengen est une nouvelle fois le symbole d’une coopération transfrontalière et européenne. Cette fois, on ne parle pas de libre circulation des individus mais bien de la libre circulation des voitures d’un nouveau genre, les véhicules autonomes. C’est l’ambition du projet «Cross-Border Digital Test Bed», qui consiste à promouvoir et à expérimenter la mobilité du futur via un site expérimental transfrontalier permettant de tester des véhicules autonomes comme des voitures ou encore des bus sur un trajet de 206 km traversant les trois pays.
Il sera donc bientôt presque commun de croiser entre Metz, Sarrebruck et Luxembourg des véhicules sans conducteur.
«Je pense que c’est seulement à partir de 2030 que nous aurons véritablement des véhicules autonomes de ‘niveau 4’, c’est-à-dire un véhicule autonome avec encore un volant, puis vers 2035 des véhicules à 100% autonomes et sans volant. Mais il ne faut pas croire que demain nous en serons là. Il y aura une phase de transition, avec l’intégration au fur et à mesure d’options et d’éléments technologiques dans nos véhicules», a précisé le ministre de la Mobilité François Bausch, qui ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs.
Concrètement, une multitude de développements technologiques seront mis en place sur ce trajet afin de permettre le développement de la 5G, pilier essentiel de la mobilité de demain, et la circulation en conditions réelles de véhicules autonomes. Leur principale fonction est donc de tester ces véhicules, qui ont besoin de collecter un grand nombre de données pour apprendre à réagir en fonction des situations rencontrées sur la route, mais également à reconnaître les différents panneaux de signalisation des différents pays.
Jérémy Zabatta
Deux projets prometteurs
Le premier est «Triica», développé par l’Institut de recherche français Vedecom. Il consiste à récolter toutes les données possibles sur la route afin de permettre de développer l’intelligence des véhicules autonomes.
«Concrètement, une voiture autonome doit savoir quoi faire si une autre voiture lui fait une queue de poisson. Nous devons être capables de modéliser toutes les situations critiques sur la route et pouvoir les simuler afin d’apporter des solutions aux véhicules autonomes», a-t-on expliqué lors de la présentation de ce projet. Pour cela, Vedecom a équipé des véhicules pouvant récolter par le biais de capteurs et de caméras des millions de données en parcourant un million de kilomètres dans 17 pays européens.
Le deuxième projet intéressant s’intitule Terminal. Chapeauté par la Grande Région, il consiste à donner une alternative aux travailleurs frontaliers en développant un bus électrique et autonome.
Plus de détails sur ce projet transfrontalier, dans Le Quotidien papier du 4 avril