L’Allemagne, en tant que membre de l’Otan, doit honorer sa promesse d’augmenter ses dépenses militaires, a déclaré lundi le chef de l’Alliance atlantique Jens Stoltenberg, un sujet qui provoque des tensions avec les États-Unis.
Jens Stoltenberg s’exprimait à la veille d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des 29 pays alliés à Washington, à l’occasion des 70 ans de l’Otan, au cours de laquelle ce thème du « partage du fardeau » devrait de nouveau être évoqué.
« J’attends de l’Allemagne qu’elle respecte l’engagement pris avec tous les autres alliés de l’Otan », a déclaré son secrétaire général lors d’une conférence de presse au siège de l’Alliance à Bruxelles. « Je m’attends à ce qu’ils respectent leurs engagements en matière de dépenses, et ils ont soumis à l’Otan un plan national dans lequel ils décrivent comment augmenter concrètement les dépenses de défense de 80% en une décennie », a-t-il ajouté.
La France aussi
En 2014, les pays membres de l’Otan s’étaient engagés à ce que leurs dépenses militaires soient au moins égales à 2% de leur Produit intérieur brut (PIB) une décennie plus tard, soit en 2024. En 2018, seuls sept pays respectaient cet objectif, la France et l’Allemagne notamment se situant encore en deçà. Il y a deux semaines, Berlin a annoncé que ce montant allait reculer de 1,37% en 2020 à 1,25% en 2023. L’Allemagne devrait ainsi manquer son propre but de porter ses dépenses de défense à 1,5% du PIB pour 2025, ce qui n’a pas manqué de susciter des critiques du côté américain.
L’ambassadeur américain à Berlin, Richard Grenell, a jugé « inquiétant » que le gouvernement allemand travaille à revoir à la baisse le niveau « déjà inacceptable » de ses dépenses militaires.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président Donald Trump n’a eu de cesse de bousculer l’Otan, accusant les plus proches alliés des États-Unis de vivre, en matière de défense, aux crochets de Washington et de ses faramineuses dépenses militaires. Les États-Unis ont dépensé en 2018 près de 650 milliards de dollars en matière de défense, contre 250 milliards pour tous les pays européens de l’Otan, selon une étude publiée en février par l’Institut international d’études stratégiques.
LQ/AFP