Avertissement sans frais

Il ne faudra pas se voiler la face, comme ce fut le cas au lendemain des dernières élections sociales, lorsque tous les syndicats ont affirmé être sortis victorieux. Mais faute de résultats vraiment précis, impossible de désigner un vainqueur. Hier, les premiers chiffres officiels de six groupes sur neuf sont tombés. Si l’OGBL reste en tête au nombre total de votants, c’est bien le syndicat LCGB qui peut se targuer d’avoir le mieux progressé, faisant même reculer son rival dans des groupes importants comme celui de la sidérurgie où l’OGBL a perdu 3 524 voix par rapport au scrutin de 2013. Idem dans le secteur dédié aux «autres industries» (groupe 2) où le LCGB prend 9 626 voix de plus qu’il y a cinq ans, pendant de l’OGBL en perd 7 289. Plus démonstratif encore dans le secteur de la construction (groupe 3), le LCGB est passé de 28 366 voix en 2013 à 40 175 voix cette année alors que l’OGBL a reculé en enregistrant 71 186 voix cette année contre 77 626 en 2013. Dans les groupes 6 et 7, si l’OGBL n’a pas reculé, le LCGB s’est là encore clairement renforcé.

À mi-chemin des résultats, puisqu’il s’agit de résultats partiels dans la mesure où il reste à découvrir les résultats des groupes 4, 5 et 9, on peut tout à faire dire que le syndicat LCGB a rempli son contrat en progressant fortement et en obtenant, pour le moment, 10 sièges à la Chambre des salariés (contre 8 sur les mêmes groupes en 2013) tandis que l’OGBL passe de 21 sièges en 2013 à 19 sièges. Peut-on dès lors parler de défaite pour l’OGBL à la mi-temps de ce match social? Je pense que oui, d’autant que le secteur financier, longtemps dans le viseur de l’OGBL, devrait rester entre les mains de l’ALEBA.

Reste à espérer que l’OGBL arrivera à regarder la vérité en face, à se dire que ses résultats sont mauvais ou moins bons que prévu, tout comme la direction du syndicat ne devra pas se cacher derrière des chiffres globaux encore rassurants. L’OGBL reste en effet le syndicat le plus puissant du pays avec presque le double de voix que son rival. Mais l’avancée notable du LCGB doit servir d’avertissement à l’OGBL, si le syndicat ne veut pas voir, d’ici cinq ans, le LCGB inverser les forces syndicales.

Jeremy Zabatta