Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Cette fois, les violences ont été limitées. Ouf. La France a vécu un nouveau samedi au rythme des manifestations de ces «gilets jaunes» qui n’en finissent plus de battre le pavé. À Metz, ce n’était pas vraiment le bon jour pour visiter le centre-ville. Les gaz lacrymogènes ont volé bas à l’occasion de cette manifestation «régionale» du Grand Est organisée dans la capitale de la Moselle. Heureusement, les dégâts ont, ici aussi, été limités, mais treize personnes ont été placées en garde à vue.
Désormais, c’est comme un triste rituel, les Français se mettent devant leur télé ou pianotent sur les sites d’information chaque samedi pour savoir si cette nouvelle manifestation des «gilets jaunes» a sombré dans la violence ou bien si, cette fois-ci, les casseurs ont oublié le rendez-vous. La tempête jaune semble sans fin à la fois pour le président Emmanuel Macron et pour son Premier ministre, Édouard Philippe. Ils ne sont pas les seuls : une partie de plus en plus grandissante de la population commence à en avoir assez de voir ses villes prises d’assaut par des individus venus avec d’autres intentions que de marteler des slogans et agiter des banderoles.
L’organisation des premières manifestations avait montré une France fracturée, «atomisée», qui apparaissait au grand jour. Demande de justice fiscale, souhait d’être plus consulté, critique d’une classe politique vue comme trop éloignée de la vie des citoyens, augmentation du salaire minimum, des retraites et de certaines allocations comme celles des handicapés, revalorisation du pouvoir d’achat… Les revendications étaient nombreuses et le gouvernement a tenté d’y répondre depuis le début de l’année. Ce n’est toujours pas suffisant pour certains «gilets jaunes». Ça ne suffira peut-être même jamais. Les manifestations se poursuivent donc, tout comme le bras de fer entre partis politiques. Ces affrontements, au-delà d’abîmer les rues des villes et certains monuments nationaux (on se souvient tous du saccage de l’Arc de triomphe à Paris), abîment les Français. La relation entre eux risque de changer à cause de cette tempête jaune et il sera bien difficile de recoller les morceaux.
Laurent Duraisin