Keep calm and carry on (restez calme et continuez), comme ils disent, nos amis britanniques… D’accord, c’est une belle formule, mais là, il serait peut-être temps qu’ils s’énervent un peu! Le sommet européen a repoussé le Brexit au-delà du 29 mars, mais n’a pas réglé la pagaille qui règne au Royaume-Uni. En quittant Bruxelles, la Première ministre Theresa May a retrouvé l’arène politique londonienne pour tenter de réunir les élus pour un Brexit bien ordonné et bien accordé avec les anciens partenaires européens.
La semaine prochaine sera (encore) cruciale dans ce dossier qui dure depuis trois ans et qui a englué l’Union européenne dans une crise qui ne semble pas se terminer. Pourtant, il y a tant d’autres sujets importants à traiter, comme la montée des populismes en Europe, la modernisation des institutions européennes afin de les rendre un peu plus proches du peuple, la mise en place d’une politique climatique plus efficace pour tenter de juguler le réchauffement climatique… Et on en oublie! Theresa May et ses amis sont bien gentils, mais il est quand même temps que tous trouvent vite la sortie de l’Union européenne pour que justement cette dernière s’occupe d’autre chose que du Royaume-Uni.
De l’autre côté du Channel, l’ambiance s’est déjà tendue vendredi alors que Theresa May faisait le tour des députés pour les convaincre de voter «son» accord dans quelques jours. Le but : éviter un no deal qui provoquerait le chaos. Certains tabloïds qui s’impatientaient, jeudi soir, en attendant le résultat des discussions entre May et ses partenaires européens avaient fait le choix d’évoquer un mystérieux bunker du ministère de la Défense britannique à Londres. Le site abriterait depuis peu des militaires chargés de coordonner un Brexit sans accord et ses possibles conséquences (problème d’approvisionnement en nourriture dans le pays par exemple). Beaucoup ont pensé à une fake news en voyant cette info sur le net. Non, c’est bien vrai. Le ministère de la Défense britannique a confirmé les faits. Keep calm and carry on… are you sure?
Laurent Duraisin