Face au défi de la démographie en constante augmentation, la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, a annoncé vendredi que le SAMU sera renforcé, à partir du 1er juillet, par un 4e vecteur. Il sera dans un premier temps stationné au CIS Hesperange.
De l’eau a coulé sous les ponts depuis que le système du service d’aide médicale urgente (SAMU) a été mis en place au Grand-Duché, en 1986. Or, bien qu’il soit considéré comme l’un des plus performants, en comparaison internationale, son renforcement s’imposait inévitablement de lui-même.
«La loi de 1986 ayant introduit le SAMU n’est plus adaptée à la croissance démographique de la population résidente couplée à l’augmentation du nombre de frontaliers», a estimé vendredi la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, depuis le Centre d’incendie et de secours (CIS) de Hesperange. Un lieu qui n’a d’ailleurs pas été choisi au hasard pour présenter le renforcement du SAMU, puisqu’il s’agira de la base arrière du futur 4e vecteur du service, qui sera opérationnel au 1er juillet, avant qu’il ne migre vers le Centre national d’incendie et de secours (CNIS), situé à Luxembourg-Gasperich. «Ce 4e vecteur sera stationné à partir du 1er juillet, dans une première phase, auprès du Centre d’incendie et de secours de Hesperange dans le but de garantir une couverture territoriale homogène», a souligné, de son côté, le président du conseil d’administration du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS), Alain Becker.
Pour rappel, avant la loi de 2018 créant le CGDIS, les bases du SAMU étaient implantées auprès des établissements hospitaliers, qui assuraient les gardes. Mais depuis l’instauration du CGDIS et l’entrée en vigueur de la nouvelle loi hospitalière, le SAMU n’est plus considéré comme étant une activité hospitalière.
Première base extrahospitalière
De plus, à ce jour, la couverture territoriale du SAMU est assurée par 4 bases qui opèrent en permanence 3 vecteurs : à Ettelbruck (Centre hospitalier du Nord), Luxembourg (garde partagée entre le Centre hospitalier de Luxembourg et l’hôpital Kirchberg) et à Esch-sur-Alzette (Centre hospitalier Émile-Mayrisch). En d’autres termes, le renforcement du SAMU par le biais du lancement d’un 4e vecteur aura pour effet de mettre en place la première base SAMU extrahospitalière au CIS de Hesperange, puis au CNIS. En ce qui concerne l’équipage de chacune des bases, «il se compose d’un médecin spécialiste en anesthésie et réanimation et d’un infirmier en anesthésie et réanimation», a souligné pour sa part le Dr Pascal Stammet, directeur médical du CGDIS.
«Ce système a fait ses preuves au cours des dernières décennies et il s’agit de garantir son efficacité aussi à l’avenir», a complété Taina Bofferding. Avant, pour la ministre de l’Intérieur, de conclure que «bien que la population à prendre en charge par le SAMU, ainsi que les interventions, aient quasiment doublé depuis 1986, le nombre des vecteurs SAMU n’a pas été adapté. Pour moi, ces chiffres parlent d’eux-mêmes, et j’ai décidé d’en saisir le Conseil de gouvernement le plus vite possible, car il s’agit d’un projet qui vise à sauver des vies.» C’est, depuis vendredi, chose faite.
Claude Damiani
Le Grand-Duché compte 780 000 personnes en journée
Depuis la mise en vigueur du SAMU au Luxembourg en 1986, la population est passée de 386 000 habitants à 602 000 habitants, en 2018, tandis que le nombre de frontaliers a quasiment quadruplé, passant de quelque 50 000 à plus de 184 600 à l’heure actuelle. Sur la base des données démographiques, le Luxembourg dispose d’un vecteur SAMU pour environ 200 000 habitants et pour plus de 260 000 personnes présentes sur D le territoire en journée. En comparaison, la ville de Paris dispose d’un SAMU pour 100 000 habitants, alors que les ratios sont de 1/77 000 et de 1/60 000 pour les Länder allemands frontaliers de Sarre et de Rhénanie-Palatinat. À l’heure actuelle, le gouvernement estime que la population, qui doit être prise en charge en journée par le SAMU, s’élève à quelque 780 000 personnes (sans pour autant prendre en compte.