Dans une «Lettre au président Macron sur la remise à plat de Schengen», l’ancien eurodéputé LSAP est très critique vis-à-vis de la tribune du président français diffusée dans les 28 pays membres de l’UE en début de semaine.
Pour Robert Goebbels, la «missive» du chef de l’État français «épouse implicitement certaines idées véhiculées par les antieuropéens, notamment la nécessité de revenir aux frontières nationales». Les «incantations» aux «frontières qui protègent», au «contrôle rigoureux des frontières» d’Emmanuel Macron, ne sont, aux yeux de l’élu luxembourgeois, qu’une remise en cause inacceptable de l’un des fondements de l’Union européenne, à savoir la libre circulation des personnes dans l’espace Schengen.
Et celui qui fut signataire justement de l’accord de Schengen de 1985 ne se gêne pas pour donner une petite leçon de droit européen au président français en lui rappelant les articles des traités européens qui fondent le principe de la libre circulation des personnes, et notamment l’article 3.2. du Traité sur l’Union européenne qui stipule que «l’Union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, au sein duquel est assurée la libre circulation des personnes».
L’eurodéputé donne une petite leçon d’Europe au président
Robert Goebbels ne voit en outre aucun intérêt à la convocation d’une «Conférence pour l’Europe» que le chef de l’État français appelle de ses vœux. Pour l’ancien eurodéputé, «les obligations de responsabilité» et de «solidarité» en termes de politique d’asile et de sécurité mentionnées par Emmanuel Macron dans sa tribune sont déjà inscrites dans les articles 77 et 78 du traité de Lisbonne de 2007.
Dans sa lettre ouverte à Emmanuel Macron diffusée mercredi matin, Robert Goebbels tient également à souligner tous les bienfaits de la libre circulation pour les citoyens européens, qu’ils soient travailleurs frontaliers ou touristes et ses retombées économiques bénéfiques.
Le Luxembourgeois étaye d’ailleurs ses propos d’un argument imparable : ne pas faire partie de l’espace Schengen n’a pas empêché le Royaume-Uni d’être touché par les attentats terroristes, la criminalité ou l’immigration clandestine.
Et Robert Goebbels de conclure sur une note philosophique : «L’Europe de la liberté que vous appelez de vos vœux, M. le Président de République, ne pourra pas se faire aux dépens de la libre circulation des personnes. Une Europe assurant la libre circulation des marchandises, des services et des capitaux, mais instaurant à nouveau « un rigoureux contrôle » aux frontières intérieures de l’espace Schengen ne serait que le « marché sans âme » que vous dénoncez à juste titre.»
N.K./LQ