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2000 clients floués : 18 mois avec sursis pour l’opticien


Le tribunal n'a pas suivi les réquisitions du parquet, jeudi. (photo archives lq/Julien Garroy)

LUXEMBOURG Les deux autres prévenus poursuivis pour avoir facturé des verres correcteurs plus chers que ceux délivrés ont été acquittés jeudi après-midi.

Entre 2004 et 2010, près de 2000 porteurs de lunettes s’étaient fait facturer des verres plus chers que ceux délivrés. Le client ressortait de chez l’opticien pensant avoir acquis des verres correcteurs de marque. Mais en fait, on lui avait remis des verres de stock de moindre qualité en lui facturant toutefois les plus chers.

Poursuivis pour avoir promu cette stratégie de vente litigieuse, trois hommes à la tête de plusieurs magasins s’étaient retrouvés à la barre mi-janvier. Jeudi après-midi, la 16e chambre correctionnelle a condamné le principal prévenu Andreas H. (47 ans) à 18 mois avec sursis intégral et une amende de 4000 euros. Les deux autres prévenus Volker M. (46 ans) et Jürgen M. (48 ans), quant à eux, ont été acquittés.

L’affaire avait éclaté fin 2009. Une associée qui se sentait dupée après avoir investi 50000 euros dans la société à Wasserbillig avait porté plainte. Lors de cette occasion, elle avait déballé toutes les irrégularités menées lors des commandes des verres correcteurs pour les clients. Une pratique visiblement connue et acceptée dans les autres magasins sous la houlette du trio, à entendre les déclarations des différents collaborateurs entendus au cours de l’enquête.

Dans leurs plaidoiries, les avocats s’étaient dits surpris que seuls les chefs et non les gérants des magasins se retrouvaient sur le banc des prévenus. Ils avaient aussi soulevé que dans ce dossier, aucun client ne s’est constitué partie civile. «Certains clients ne savent même pas qu’ils ont été trompés. Et 7 à 14 ans après, ils n’ont plus forcément les factures ou preuves de paiement pour attester leur dommage subi…», avait rétorqué le représentant du parquet.

«Le dépassement du délai raisonnable»

À la sortie du prononcé jeudi, Me Gennaro Pietropaolo s’est dit satisfait. Dans sa plaidoirie, l’avocat d’Andreas H. avait notamment invoqué le «dépassement du délai raisonnable».

Avec son jugement, le tribunal correctionnel n’a pas suivi les réquisitions. Le parquet avait demandé respectivement trois ans et un an de prison avec sursis. Il demandait uniquement l’acquittement du troisième homme. Il a 40 jours pour interjeter appel.

F. A.