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À Hanoï, Trump et Kim se veulent optimistes


Washington exige que Pyongyang renonce à son arsenal nucléaire en échange d'une levée des sanctions, mais aucune avancée concrète en ce sens n'a été enregistrée depuis le rendez-vous de Singapour, il y a huit mois (photo AFP)

Donald Trump et Kim Jong Un ont affiché leur optimisme mercredi au début de leur deuxième sommet à Hanoï, huit mois après leur rencontre historique de Singapour.

« Je pense que ce sera un succès », a lancé Donald Trump, espérant que ce tête-à-tête qui doit être centré sur la dénucléarisation de la Corée du Nord soit « équivalent ou meilleur » que le premier. Portant son traditionnel costume de style Mao, l’homme fort de Pyongyang, de plus de 30 ans son cadet, s’est quant à lui engagé, après une longue poignée de main, à faire de son mieux pour aboutir à de « grands résultats qui seront salués par tous ».

Le président américain, qui rêve de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué, est sous pression depuis la rencontre de Singapour. Celle-ci a accouché d’une déclaration aux termes vagues sur « la dénucléarisation de la péninsule » coréenne mais rien de concret sur le désarmement du pays dirigé d’une main de fer par la dynastie Kim. Une percée diplomatique lui permettrait aussi de détourner l’attention de ce qui se passe à Washington où son ex-avocat Michael Cohen s’apprête à livrer devant le Congrès un témoignage aussi explosif qu’accablant.

Aucun des deux dirigeants n’a donné d’indications précises sur les avancées concrètes qui pourraient être annoncées jeudi, le deuxième et dernier jour de ce sommet dans la capitale vietnamienne.

« Mon ami Kim Jong Un » 

Quelques heures avant la rencontre, Donald Trump avait une nouvelle fois promis à son « ami Kim Jong Un » un spectaculaire développement économique si la Corée du Nord acceptait enfin de renoncer à son arsenal nucléaire. Il avait longuement mis en avant l’exemple du Vietnam, un pays communiste qui a embrassé l’économie de marché et tourné la page de la confrontation avec les États-Unis.

À l’issue de leur bref tête-à-tête, les deux dirigeants ont participé à un dîner (photo) en petit comité au Sofitel Legend Metropole, un luxueux établissement situé en plein cœur de la capitale. Donald Trump était accompagné du chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, et de son chef de cabinet, Mick Mulvaney. Kim Jong Un s’est présenté lui avec Kim Yong Chol, son homme de confiance qui s’est déjà rendu à la Maison-Blanche, et Ri Yong Ho, le ministre des Affaires étrangères.

Sur la défensive face aux nombreuses critiques quant à l’absence de résultats tangibles, le milliardaire républicain a suggéré à ses adversaires démocrates d’arrêter de lui dire ce qu’il devrait faire et de plutôt se demander « pourquoi ils ne l’ont pas fait pendant les huit années d’Obama ».

Les deux dirigeants, qui sont passés en quelques mois des insultes personnelles et menaces apocalyptiques à des déclarations « d’amour » de la part de Donald Trump, devront aller plus loin que pendant leur premier sommet, qualifié de pure représentation théâtrale par nombre d’analystes.

AFP/LQ