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Les tweets d’Elon Musk pourraient coûter cher à Tesla


Le gendarme américain de la Bourse accuse le dirigeant de n'avoir jamais eu l'intention de respecter un accord conclu le 16 octobre. (photo AFP)

Le gendarme américain de la Bourse a accusé lundi Elon Musk, le fondateur du constructeur automobile Tesla, d’avoir violé les termes d’un accord avec la justice et l’intempérance du fantasque milliardaire sur Twitter risque de lui coûter cher.

L’action lancée par la puissante SEC, avec laquelle Elon Musk semble engagé dans un bras de fer, n’est qu’une demi-surprise. Le 19 février, le dirigeant du constructeur de voitures électriques a tweeté que Tesla allait produire 500000 voitures en 2019, quand le groupe ne parlait jusqu’ici que d’environ 400000 unités du fait de problèmes de production rencontrés par son Model 3.

Quatre heures plus tard, le milliardaire rectifiait le tir : « Voulais dire que le taux de production annualisé à la fin de 2019 serait probablement d’environ 500000 (unités), c’est-à-dire 10000 voitures par semaine. Les livraisons pour cette année demeurent attendues à environ 400000 » unités. Pour le gendarme de la Bourse il n’y a pas de doute, Elon Musk a enfreint les règles qu’il s’était engagé à respecter dans un accord à l’amiable conclu avec la SEC mi-octobre 2018 et qui devait empêcher tout tweet intempestif pouvant influer sur le cours de l’action de l’entreprise.

« Le 19 février 2019 M. Musk a tweeté ‘Tesla a produit zéro voiture en 2011 mais en produira environ 500000 en 2019’. M. Musk n’a ni cherché ni obtenu d’approbation pour la publication de ce tweet qui était inexact et a été diffusé auprès de plus de 24 millions de personnes », avance la SEC. « Par conséquent M. Musk a violé le jugement final en faisant très exactement ce que les termes du jugement devaient empêcher », affirme encore le gendarme de la Bourse.

Elon Musk a répliqué sur Twitter en se moquant de l’agence fédérale

Elon Musk a répliqué sur Twitter en se moquant de l’agence fédérale. « La SEC a oublié de lire le trancript des résultats de Tesla, qui dit clairement 350000 à 500000. C’est la honte », affirme-t-il. Ses conseils ont aussi souligné, selon les documents remis au tribunal, qu’Elon Musk estimait ne pas avoir besoin d’autorisation de tweeter cette information qui selon lui reprenait des choses dites lors de la conférence téléphonique avec des analyses et la presse sur les résultats financiers de Tesla, qui s’est tenue le 30 janvier.

Pour la SEC, « ce n’est pas crédible », et elle accuse le dirigeant de n’avoir jamais eu l’intention de respecter l’accord du 16 octobre. La SEC avait engagé des poursuites contre Elon Musk et Tesla parce qu’il avait affirmé dans un tweet, l’été dernier, que la compagnie allait sortir de la cote et qu’elle avait les financements appropriés pour ce faire. L’information a fait bondir le prix de l’action en Bourse mais elle s’était très vite avérée sans aucun fondement; mais dans l’affaire, des investisseurs qui pariaient sur l’échec de Tesla ont perdu d’importantes sommes d’argent. Elon Musk n’a jamais fait mystère de son mépris pour ces financiers qui ne croient pas en lui et il a été soupçonné d’avoir orchestré toute l’affaire pour les punir.

AFP