Où vit le loup en France ? Est-il protégé ? Dangereux ? Pour répondre aux questions posées par l’extension du canidé dans l’Hexagone, qui ne se fait pas sans générer des crispations, l’ONCFS a lancé un site internet dédié.
« L’enjeu pour nous est de vivre avec cette espèce protégée », a indiqué mercredi Olivier Thibault, directeur général de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) lors d’une conférence de presse.
Le loup, chassé et victime de la réduction de son habitat, avait disparu de France dans les années 1930, avant de faire son retour à partir de 1992 en provenance d’Italie. Depuis, il n’a cessé d’étendre son territoire et sa population est estimée à environ 430 individus. Elle pourrait atteindre le seuil de 500 cet hiver.
Ce retour ne manque pas d’alimenter les tensions et les oppositions, alors que les animaux peuvent s’attaquer aux troupeaux. En 2018, plus de 12 500 animaux victimes du loup ont été répertoriés, donnant droit à une indemnisation pour les éleveurs. « Il faut réussir à avoir des données objectifs, détaillées » sur la présence du loup, dont « on ne sait pas tout », a poursuivi Olivier Thibault. « Il nous manquait un site de référence », a encore estimé le directeur général de l’ONCFS.
Plan de régulation
Ce site, loupfrance.fr, présente une fiche d’identité du canidé, des éléments sur son comportement, sur la réglementation qui entoure cette espèce protégée, ainsi que des cartes sur sa présence sur le territoire, des explications sur la manière dont sa population est suivie par l’ONCFS, une présentation des dispositifs de protection des troupeaux…
La France s’est dotée d’un plan dédié sur 2018-2023 qui prévoit d’atteindre 500 loups d’ici à la fin de la période. Des tirs sont autorisés, dans des circonstances très précises. Pour 2019, le plafond a été fixé à 43 loups. Ce nombre sera réévalué après une nouvelle estimation de la population de loups.
Le loup fait également régulièrement l’objet de spéculations chez les voisins de la France. Jusqu’à présent, aucune preuve formelle de son retour n’a toutefois été apportée au Luxembourg. Tout au plus de son passage. En Allemagne, les rumeurs vont jusqu’à enflammer le débat politique.
LQ/AFP