Le festival Scènes au bar – 18e saison – reprend ses aises à Thionville et dans la Fensch, du 12 au 16 mars. Humoristes et musiciens s’invitent au bar pour faire rire et réfléchir sans modération.
On va rire. Dix-huit ans, ça se fête ! Et ce n’est pas parce qu’il est majeur que le festival va se prendre au sérieux. Scènes au bar, c’est une parenthèse de bonne humeur garantie. Ne vous fiez pas aux costumes noirs et nœuds papillons strictes du duo Wok’n woll. Ces musiciens – repérés à Avignon comme une bonne part de la programmation – promettent une ouverture « hilarante », parole de Gérard Souman, le président de Polar sur la ville (l’association organisatrice).
Les zygomatiques du public seront encore soumis à rude épreuve tout au long de la semaine et de dix-neuf spectacles proposés (quatre par soirée). Écroué de rire, on vous dit, comme le racontera David Desclos, un ancien bandit (pour de vrai) reconverti dans le one-man-show ou le temps d’un Instant Croxel, d’un grand spectacle “humanitaire” offert par Les Frères chrysanthèmes ou même d’une leçon de grammaire à vélo etc.
Et réfléchir. Scènes au bar reste fidèle à sa vocation : apporter la culture jusqu’au coin des zincs. Et jusqu’à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu où un spectacle est proposé chaque année. Les chanteurs, humoristes, bluesmen, ventriloque (une première cette année), philosophes de comptoir etc. doivent avoir ce petit supplément d’âme pour faire « rire, rêver et réfléchir », insistent les organisateurs. « Être attaché aux valeurs humaines, accepter les autres dans leur diversité et même leur folie ».
C’est gratuit. Et ça le restera ! « Ce qu’on ne veut surtout pas, c’est être contraint à faire payer l’entrée », insiste Gérard Souman. Entre baisse des subventions et hausse du coût pour la technique, « les finances sont serrées, avoue le président. Mais pour l’heure cela n’impacte pas la programmation. On a resserré le budget pour l’accueil des artistes, on essaie de développer le mécénat… »
Seule exception, l’association s’est tout de même résolue à une petite augmentation de tarif pour la soirée finale soit deux spectacles et un repas pour 25 euros.
Ça commence bientôt. « Les réservations pour la soirée finale ont commencé avant-même que le programme ne soit dévoilé », preuve que le festival est attendu ! Pour calmer les impatients, une avant-première (en partenariat avec Label Cadence ) sera proposée à Boulange dès samedi 9 mars. C’est un habitué des Scènes au bar, Fred Tousch qui ouvrira le bal mais dans un rôle de Fée tout à fait inédit… Pour la grande tournée des bars, le festival commencera officiellement mardi 12 mars à Nilvange.
Ça finit en fanfare. Point d’orgue de la semaine, la soirée finale du festival (deux spectacles et un repas convivial en guise d’entracte) prend désormais ses quartiers salle Victor Hugo à Fameck. « On a revu les petites imperfections de l’année dernière. L’espace sera vraiment aménagé pour pouvoir boire un coup et même danser », assure Gérard Souman. Après un one-woman show Enfin vieille de Laura Elko, c’est un concert joyeusement foutraque de la Fanfare couche-tard qui entraînera le public à bouger aussi son popotin.
Lucie Bouvarel (Le Républicain Lorrain)