TOUR DE COLOMBIE Si Julian Alaphilippe avait pris le relais de Bob Jungels samedi, il a dû laisser son bien dimanche dans la montée finale de la dernière étape.
Samedi, Julian Alaphilippe avait repris le maillot de leader à Bob Jungels, pourtant très régulier. Mais la montagne était un peu trop forte dimanche pour les deux potes.
Ça ressemblait à une étape du Tour en juillet dans les Alpes. Une température écrasante. Une foule immense avec ses fans déguisés, grimés et grisés qui courent comme des doux dingues aux côtés des coureurs. Puis vint la chute, inévitablement. Comme Nibali l’an passé à l’Alpe d’Huez. Ou comme Froome dans le Ventoux en 2016. Cette fois, c’est l’icône du pays, Nairo Quintana, qui s’est retrouvé cul par-dessus tête, gênant par-dessus le marché son jeune rival de la Sky, Egan Bernal.
On avait vu les deux hommes finasser, se marquer et tergiverser dans cette montée finale de l’Alto de Palmas, où fatalement, Julian Alaphilippe, qui, la veille, avait repris le flambeau de Bob Jungels, venait de s’être fait décrocher. En Colombie, où les cyclistes poussent aussi vite que la coca, pas de crime de lèse-majesté, ces deux candidats, et de taille, pour le succès de l’étape, sont revenus à la pédale.
Le classement général pour Miguel Angel Lopez
Miguel Angel Lopez, très impressionnant et auteur des plus belles accélérations, donnait de telles impressions de facilité qu’on ne savait plus très bien où donner de la tête. Finalement, le classement général de ce Tour de Colombie qui a pris, comme prévu, sa tournure définitive dimanche, lui revient. Et on se dit, puisque Nairo Quintana a raflé de son côté l’étape, que c’est moral.
Egan Bernal n’a pu concrétiser l’énorme boulot de Chris Froome au pied de cette dernière difficulté d’une étape de montagne majuscule. Le Britannique qui poursuit sa préparation, avait perdu quelques 33 minutes la veille. Quant à l’apport d’Ivan Sosa, son coéquipier, il ne lui a servi à rien. Le duo colombien de l’équipe EF Education First, Uran-Martinez, était lui parfaitement harmonieux, soudé à l’arc. Mais un peu en retrait pour espérer quoi que ce soit qu’une placette au général.
Alaphippe et Jungels auront fait le job
Pour le reste, les Deceuninck-Quick Step de Julian Alaphippe avec un Bob Jungels en verve après son merveilleux succès d’étape du vendredi, auront fait le job. Ils ont plié les ailes au plus fort de la pente face à de purs grimpeurs. Mais avec les succès d’étapes d’Alvaro Hodeg, Bob Jungels puis samedi donc, Julian Alaphippe, ils ont amplement rempli leur contrat. La campagne des classiques s’annonce prometteuse, comme les premières grandes courses par étapes européennes que sont Paris-Nice et Tirreno-Adriatico. Ils sont déjà prêts…
Denis Bastien