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Évasion ratée d’un « caïd » en Belgique : quatre arrestations, dont une avocate


Le 13 avril 2014, dans la banlieue de Bruxelles, un commando d'hommes armés avait tenté de pénétrer dans la maison d'arrêt de Saint-Gilles, ouvrant le feu à l'arme lourde. (Photo illustration AFP)

Deux hommes et deux femmes, dont une avocate, ont été interpellés mercredi dans une enquête menée à Paris sur une tentative d’évasion ratée en 2014 en Belgique d’un caïd présumé du trafic de drogue.

Le 13 avril 2014, dans la banlieue de Bruxelles, un commando d’hommes armés avait tenté de pénétrer dans la maison d’arrêt de Saint-Gilles, ouvrant le feu à l’arme lourde, selon une des sources. Les enquêteurs ont la conviction qu’ils étaient venus tenter de libérer Mohammed Benabdelhak, 35 ans, une figure du grand banditisme, originaire de Creil, dans l’Oise. Il est soupçonné d’avoir été un acteur important de l’importation de cannabis marocain en France.

En 2008, alors qu’il était écroué dans une enquête sur du trafic de stupéfiants, il s’était échappé après la spectaculaire attaque de son convoi à Beauvais par un groupe d’assaillants armés de kalachnikov. L’assaut s’était déroulé alors que Benabdelhak était conduit dans le bureau d’un juge d’instruction. En fuite, il est arrêté au Maroc et condamné.

Libéré, il restait recherché par la justice française pour du trafic de stupéfiants. Dans ce cadre, il est repéré puis interpellé en janvier 2014 à Bruxelles et incarcéré à la maison d’arrêt de Saint-Gilles. Les quatre personnes interpellées l’ont été dans le cadre d’une information judiciaire pour association de malfaiteurs, menée par un juge parisien. Elles ont été arrêtées à l’aube mercredi, notamment à Creil, par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre le crime organisé (Oclco) de la PJ, a détaillé une des sources.

Parmi elles, figure une avocate du barreau de Paris, âgée de 31 ans et arrêtée à Suresnes (Hauts-de-Seine), qui est un conseil de Mohammed Benabdelhak. Elle a également été une avocate d’un autre caïd creillois, Redoine Faïd. Les enquêteurs entendent déterminer si elle a pu participer aux préparatifs de la tentative d’évasion de Saint-Gilles. Selon une des sources proches du dossier, elle avait rendez-vous avec Benabdelhak au parloir le jour de l’évasion avortée.

Benabdelhak, alias « le bombé », a été relaxé en octobre 2014 par le tribunal correctionnel de Beauvais qui le jugeait pour les faits qui lui avaient déjà valu sa condamnation au Maroc. Mais il reste écroué dans le cadre de l’enquête sur un important trafic de cannabis, menée à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux, selon une des sources.

AFP