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Maroc : deux hommes arrêtés après un baiser en public


Au lendemain d'une action contre la pénalisation de l'homosexualité au Maroc, deux hommes qui se sont embrassés en public ont été arrêtés. (Photo : AFP)

Deux hommes marocains qui se sont embrassés en public ont été arrêtés et une Espagnole a été expulsée mercredi, au lendemain de l’action menée par deux militantes Femen contre la pénalisation de l’homosexualité au Maroc, ont annoncé jeudi les autorités du royaume.

Les deux Femen françaises ont été expulsées mardi soir après avoir posé brièvement, seins nus, et s’être embrassées devant un des principaux monuments de Rabat. Elles avaient également arboré un slogan «In gay we trust» sur le corps.

Au lendemain de cette action inédite, deux Marocains ont à leur tour été interpellés, sur le même site, pour «exhibition impudique», a indiqué jeudi matin le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

D’après le site «Goud», ces deux hommes se sont embrassés sur la même esplanade de la «Tour Hassan» –le minaret d’une mosquée historique de la ville–. Interpellés, ils ont été présentés à la justice.

L’homosexualité au Maroc est passible d’une peine de trois ans de prison selon l’article 489 du code pénal.

Dans son communiqué, le ministère de l’Intérieur annonce par ailleurs qu’une Espagnole présente au Maroc pour «parrainer» l’opération des Femen a été aussi expulsée mercredi.

Cette femme, dont l’identité n’est pas mentionnée, «avait déjà fait l’objet d’une décision d’expulsion le 22 mai» mais s’est présentée sous une autre identité, d’après la même source.

Un responsable de l’ambassade d’Espagne à Rabat a été convoqué tandis que le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad a contacté son homologue espagnol afin d’obtenir des «explications» sur la manière dont cette personne a pu obtenir «deux passeports avec des identités différentes», est-il précisé.

Le ministère de l’Intérieur dénonce «une série de manœuvres de provocation et de harcèlement menées par des organisations étrangères qui enfreignent délibérément les lois marocaines, ciblent les fondements socioreligieux de la société marocaine et tentent de porter atteinte à la moralité publique».

La chef de file des Femen en France, Inna Shevchenko, a de son côté affirmé mardi à l’AFP que l’«action symbolique» menée mardi visait «à dénoncer la législation» marocaine.

Le mouvement Femen, né en Ukraine à la fin des années 2000, fait passer ses messages féministes notamment au moyen de jeunes femmes qui perturbent des manifestations publiques et exhibent leurs seins nus.

AFP