Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Comme chaque année à cette époque, Le Luxembourg est touché par une épidémie de grippe. S’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, la maladie n’est pas à prendre à la légère.
Contrairement aux oiseaux migrateurs qui volent vers le sud de l’Europe dès les premiers signes de l’hiver, le virus de la grippe vient du sud de la France et remonte vers nos régions. Il est très résistant au froid. Bien que présente toute l’année, «la souche du virus se modifie légèrement à cette époque de l’année et se développe en rencontrant des personnes qui ne sont pas immunisées contre cette nouvelle souche», avait indiqué le Dr Pierre Weicherding, médecin-chef de la division de l’Inspection sanitaire du ministère de la Santé, dans notre édition du 10 janvier dernier.
Entre 5% et 20% de la population touchée chaque année
Entretemps, l’épidémie de grippe s’est installée au Luxembourg. Le taux de consultations pour des syndromes grippaux a atteint 5,6% entre le 28 janvier et le 3 février (NDLR : il s’agit des derniers chiffres fournis par Sentinelle), soit au-dessus du seuil épidémique de 2 %. Bien que le nombre de malades de la grippe soit en hausse, il s’agirait d’une augmentation normale, a confié le docteur à RTL Radio. Entre 5% et 20% de la population luxembourgeoise est touchée par la grippe chaque année.
Un impact économique
La grippe est la cause de nombreux décès. Entre 250000 et 500000 personnes décéderaient chaque année dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de complications dues au virus de la grippe, comme des surinfections bactériennes, des détresses respiratoires, des pneumonies ou des hypoxies. Au Luxembourg, quelques décès à la suite d’un épisode grippal sont enregistrés chaque année. Il s’agit de personnes en mauvaise santé, des fumeurs ou des personnes en surpoids, selon le docteur. «Mais ce sont surtout des personnes qui ont déjà une maladie grave et qui seraient décédées quelques mois plus tard.»
Outre son impact sur la santé publique, la grippe saisonnière a également un impact économique. Deux cas grippaux sur trois concernent des actifs de 15 à 64 ans, selon une étude Sentinelle France de 2017. Les trois quarts des malades prendraient alors un arrêt maladie de 4,8 jours, selon une étude des GROG (groupes régionaux d’observation de la grippe).
Sophie Kieffer
Retrouvez notre dossier complet sur la grippe dans notre édition papier de jeudi.
