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Espagne : droite et extrême droite côte à côte


Après l'Andalousie, le rapprochement entre le parti d'extrême droite Vox de Santiago Abascal (photo), les centristes de Ciudadanos et les conservateurs du Parti populaire se poursuit. (photo AP)

La droite et l’extrême droite espagnole manifesteront ensemble pour la première fois dimanche à Madrid contre le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez, accusé de « haute trahison » pour son dialogue avec les indépendantistes catalans.

Les conservateurs du Parti populaire (PP), les libéraux de Ciudadanos et l’extrême droite de Vox ont appelé tour à tour mercredi matin leurs sympathisants à se rassembler dimanche à midi sur la Plaza Colon, à deux jours de l’ouverture mardi du procès historique de douze dirigeants indépendantistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne.

Le président du PP, Pablo Casado, a traité Pedro Sanchez de « président illégitime » et de « plus grand félon de l’histoire démocratique de l’Espagne », l’accusant de « haute trahison » envers le pays. Pedro Sanchez « démontre qu’il n’a aucun scrupule et qu’il est capable du pire : découper l’Espagne », a de son côté déclaré Albert Rivera, patron de Ciudadanos, en appelant à « créer un front civique dans la rue ». « Il faut virer ce gouvernement de traîtres qui est prisonnier des putschistes », a tweeté le numéro un du parti d’extrême droite Vox, Santiago Abascal.

Une future majorité en cas de législatives anticipées

Dans leur ligne de mire, la décision du gouvernement d’accepter la présence, réclamée par les indépendantistes, d’un « rapporteur » indépendant chargé de faciliter un futur dialogue entre partis politiques catalans. Une figure immédiatement dénoncée par la droite, selon laquelle le gouvernement a cédé une nouvelle fois au « chantage » des séparatistes.

La numéro deux du gouvernement Carmen Calvo, qui a convoqué la presse pour justifier cette décision, a accusé mercredi la droite « d’utiliser la situation complexe en Catalogne à des fins partisanes ». Le PP, Ciudadanos et Vox se sont mis d’accord mi-janvier pour chasser la gauche du pouvoir dans son fief d’Andalousie (sud). Et ces trois partis, qui réclament des élections législatives anticipées, pourraient y obtenir, selon plusieurs sondages, une majorité à eux trois.

Pedro Sanchez, arrivé au pouvoir début juin à la faveur d’une motion de censure contre son prédécesseur Mariano Rajoy (PP), a une majorité très fragile à la Chambre des députés, où il ne pourra pas faire passer son budget sans l’appui des indépendantistes catalans, qui refusent pour le moment de le voter.

AFP