L’Union politique formée par la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg continue à peser dans une Europe qui reste confrontée à d’importants défis. Mardi, le Grand-Duché a dévoilé les accents de sa présidence.
Le Benelux possède à la fois un volet politique, commercial mais aussi pratique. Comme à l’échelle de l’Union européenne, le simple citoyen ne se rend pas toujours compte des avantages que peut apporter une telle coopération transfrontalière. Un des objectifs du Luxembourg, qui préside cette année les travaux du Benelux, est de continuer à éliminer des obstacles en matière de libre circulation.
«Quel chemin avons-nous parcouru depuis!» Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et pour les douze mois à venir président du Comité de ministres du Benelux, reste très fier de l’apport de l’Union politique formée depuis 1958 entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. «Nos trois pays ont été les précurseurs pour la libre circulation des marchandises, des services, du capital et bien évidemment des personnes. Notre union douanière a préparé le chemin pour les quatre libertés fondamentales sur lesquelles repose aujourd’hui l’Union européenne», souligne le doyen des ministres européens des Affaires étrangères.
Dans un contexte européen marqué par une ambiance de crise, il revient lors de cette année 2019 au Luxembourg de «donner de nouvelles impulsions» à la coopération au niveau du Benelux. Le renforcement du marché intérieur, la transition énergétique et la numérisation de la société constituent les grandes priorités de la présidence grand-ducale (lire ci-dessous).
«Un des moteurs de l’Union européenne»
Avec la routine et l’expérience du Luxembourg en termes de présidences (Conseil de l’UE en 2015, Grande Région en 2017/2018), le président sortant du Benelux, Didier Reynders, se dit confiant. «Je suis convaincu que le Luxembourg signera des résultats fabuleux», est ainsi venu clamer le ministre belge des Affaires étrangères à Luxembourg, mardi. Le Grand-Duché reprend en effet le flambeau de son voisin belge et préside pour la troisième fois depuis la relance du Benelux en 2012 la coopération entre Belgique, Pays-Bas et Luxembourg. «Le Benelux a un vrai rôle à jouer. C’est une histoire à succès, qui reste un modèle en termes d’intégration européenne», indique Jean Asselborn.
L’union des forces des trois pays serait plus nécessaire que jamais. «On reste un des moteurs au niveau du Conseil de l’Union européenne. Avec l’Allemagne, la France et les pays nordiques, on se trouve en première ligne pour défendre les droits humanitaires et l’État de droit», fait remarquer Didier Reynders. «Une prise de position conjointe nous permet de maximiser notre influence», complète Jean Asselborn.
Le Benelux continue à inspirer d’autres pays
Au niveau des négociations lors de la dernière conférence mondiale sur le climat ou dans les deux années à venir à l’échelle du Conseil de sécurité de l’ONU, les pays du Benelux continuent à former une unité. «On arrive au Conseil de sécurité peu après le Luxembourg (2013-2014) et les Pays-Bas (2018-2019). Notre intention est donc de coopérer étroitement avec nos voisins», annonce le ministre belge des Affaires étrangères. La Belgique siège depuis janvier au Conseil de sécurité.
Bien au-delà de cette coopération au niveau politique, le Benelux dispose d’outils juridiques mais aussi d’institutions qui ne peuvent être que bénéfiques aux citoyens des trois pays. «Notre objectif sera de continuer à éliminer des obstacles injustifiés à la libre circulation», annonce Jean Asselborn, conscient de la tâche qui s’annonce. Mais le modèle du Benelux continue à inspirer d’autres pays et d’autres régions européennes. Les pays nordiques ou baltes en font partie. Et le Benelux coopère aussi de manière constructive avec ses voisins allemands et français. La fin de l’histoire n’est pas encore écrite.
David Marques
Il faut d’urgence augmenter les capacités d’interconnexions électriques entre les trois pays !