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Brexit : Jean-Claude Juncker prêt à écouter Theresa May, pas à renégocier


Theresa May sera reçue "avec plaisir pour continuer la discussion" par Jean-Claude Juncker, mais pas davantage. (photo AP)

La Première ministre britannique Theresa May se rendra à Bruxelles jeudi pour rencontrer le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à propos du Brexit, alors que le risque d’une sortie sans accord semble inévitable, a annoncé mardi un porte-parole de la Commission.

« Alors que la position de la Commission est claire, nous attendons de voir ce que la Première ministre a à nous dire », a déclaré le porte-parole de la Commission Margaritis Schinas lors du point de presse quotidien. A moins de deux mois du divorce, le 29 mars, les responsables européens, dont Jean-Claude Juncker, ont affirmé à maintes reprises que l’accord de retrait conclu en novembre entre l’UE et Theresa May ne serait pas renégocié. « On a une série de votes qui ont eu lieu au parlement britannique, sur la base desquels la Première ministre viendra nous exposer ses idées pour la suite », a noté Margaritis Schinas, assurant que Theresa May serait reçue « avec plaisir (…) pour continuer la discussion ».

La veille, mercredi, Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européen Donald Tusk s’entretiendront avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar. La question de la frontière irlandaise reste le principal point de blocage entre Londres et l’UE.

Le « filet de sécurité » ou rien

La dirigeante britannique cherche à obtenir des modifications de la disposition du traité de retrait, appelée « filet de sécurité » (« backstop » en anglais), visant à éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord britannique et la République d’Irlande. « Du côté de l’UE, personne n’envisage » de rouvrir la négociation du traité de retrait, a encore assuré lundi Martin Selmayr, le secrétaire général de la Commission considéré comme le bras droit de Juncker, après une rencontre avec une délégation de députés britanniques.

Interrogé sur le point de savoir si Theresa May viendrait à Bruxelles avec de nouvelles propositions, Margaritis Schinas a botté en touche mardi en déclarant qu’il ne voulait pas « anticiper ». Face aux députés britanniques craignant de rester « piégés » dans le backstop, l’UE martèle qu’il est une mesure de dernier recours. Le dispositif prévoit que le Royaume-Uni resterait dans une union douanière avec l’UE, et l’Irlande du Nord dans le marché unique pour les biens, si la future relation entre Londres et l’UE ne permettait pas d’éviter des contrôles douaniers physiques à la frontière irlandaise.

L’accord de retrait qui contient ce filet de sécurité, approuvé en novembre dernier par Theresa May et les 27 États membres, a été massivement rejeté en janvier par les députés britanniques.

LQ/AFP