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Collisions contre les arbres : comment gérer la sécurité ?


Martine Hansen, députée du CSV, interpelle le gouvernement sur la gestion des arbres le long des routes (Photo : Julien Garroy).

Pas moins de 77 personnes ont perdu la vie sur les routes du pays, entre 2009 et 2017, après une collision avec un arbre, ce qui correspond à un tiers des accidents mortels. Le CSV s’est emparé de la question.

Les questions du CSV ont fusé, mardi au Parlement. En voici un échantillon : «Quelles sont les conclusions de l’audit sur la sécurité concernant les tronçons dangereux bordés d’arbres? Il paraît que l’on continue à planter des arbres à 1,5 m des routes, alors que les distances de sécurité, telles qu’édictées en Allemagne et approuvées par le gouvernement en 2014, sont d’au moins 7,5 m le long des routes limitées de 80 à 100 km/h et de 4,5 m celles où la vitesse maximale autorisée est de 60 à 70 km/h. Qu’en est-il de l’installation de glissières de sécurité?»
Loin de se laisser impressionner par l’interpellation musclée de la cheffe de file de l’opposition (Martine Hansen), le ministre de la Mobilité, François Bausch, a soigneusement tenté de répondre à chacune des questions qui lui ont été adressées.

«Glissières ou distances de sécurité, la priorité»

«Oui, un tiers des accidents mortels sur nos routes se produisent à la suite d’une collision avec un arbre, soit 77 entre 2009 et 2017, sans omettre les nombreux blessés graves», a d’emblée confirmé le ministre. Cela étant, il a tenu à remettre en place la députée CSV : «Toutes vos questions ne sont pas nouvelles, et sachez que nous travaillons d’arrache-pied depuis plus de cinq ans pour tenter d’endiguer le phénomène», lui a-t-il rétorqué.

Concrètement, au sujet des mesures prises, François Bausch a expliqué «passer au crible toutes les routes (accidentogènes), tronçon par tronçon, pour voir si elles peuvent être aménagées, ou si l’on peut enlever les arbres qui les bordent. Et nous en avons fait enlever un sacré nombre ces dernières années», s’est défendu le ministre, qui a toutefois rappelé que certains arbres sont classés, voire situés dans des zones naturelles protégées, ce qui empêche ou complique leur déplacement. Avant, pour lui, de préciser que «son extrême priorité» était d’installer des glissières de sécurité, lorsque la distance de sécurité, entre un arbre et la route, n’est pas suffisante : «Mes instructions à l’administration des Ponts et Chaussées vont clairement dans ce sens; d’ailleurs nous installons massivement de telles glissières chaque année mais force est de constater qu’il y a toujours des accidents qui ont lieu contre des arbres. Cela dit, le plus grand des maux qu’il faut continuer à combattre reste la vitesse (trop élevée), parce qu’un conducteur peut aussi bien finir sa course contre un mur ou la façade d’une habitation et les conséquences seront les mêmes. Bref, la vitesse trop élevée reste la première cause à combattre!», a estimé le ministre, qui a également indiqué que les mêmes mesures s’appliquent à toute nouvelle future route.

Claude Damiani