Le développement des compétences pour faire face à la révolution numérique figure parmi les grandes priorités du nouveau ministre du Travail. Le défi est de taille.
En termes de politique du travail et de l’emploi, l’introduction de deux jours de congé supplémentaires a jusqu’à présent dominé l’actualité. Ce projet de loi sera déposé sous peu et devrait donc être rapidement soumis au vote de la Chambre des députés. Les défis qui attendent le nouveau ministre du Travail et de l’Emploi sont cependant nettement plus importants que cette augmentation de jours de congé. La baisse continue et soutenue du taux de chômage, qui est tombé à 5 % fin décembre, ne doit pas inciter Dan Kersch à lever le pied.
Le mot d’ordre reste la révolution numérique. Actuellement, la digitalisation du marché du travail reste encore assez abstraite pour bon nombre de salariés. Ce virage va cependant arriver rapidement. C’est pourquoi le gouvernement reste décidé à préparer du mieux possible la population active à affronter ce défi. «Globalement, la conscience qu’il faut avancer dans ce domaine est bien plus présente qu’il y a encore quelques années», constate le nouveau ministre du Travail et de l’Emploi.
Le CSV reste dans l’expectative
La dizaine de pages de l’accord de coalition qui concernent les portefeuilles de Dan Kersch sont dominées par un mot : «compétences». Il est prévu de mettre en place «une politique de l’emploi axée sur le développement des compétences». Le ministre compte développer avec les partenaires sociaux (syndicats et patronat) une véritable stratégie, unissant des nouveaux instruments et des procédures plus classiques. «Il s’agit de continuer à mettre en œuvre une politique qui vise à promouvoir l’emploi plutôt que de financer le chômage», souligne le programme gouvernemental.
«Si on veut continuer à faire baisser le chômage, la formation continue constitue une des mesures clés. La formation de base joue certainement un rôle important, mais il ne faut pas s’arrêter là. Les choses changent en effet si rapidement que la formation ne peut que devenir une situation gagnant-gagnant, à la fois pour les entreprises et les salariés», détaille le ministre à l’issue d’une première réunion avec les députés de la commission du Travail et de l’Emploi.
«Le programme est doté de toute une série de points que l’on peut supporter. La baisse du chômage fait également partie des priorités du CSV. On va mesurer le ministre à la promesse formulée par son parti de faire baisser le taux de chômage à 4 %», résume Aly Kaes en tant que représentant du principal parti d’opposition.
Identifier les nouveaux besoins de compétences à travers une collaboration étroite avec les entreprises, améliorer l’orientation des jeunes vers les profils recherchés et créer un vrai compte personnel de formation fait partie des instruments du gouvernement pour étoffer le bagage des futurs et actuels salariés. «Il sera établi un véritable droit à la formation», peut-on lire dans l’accord signé par le DP, le LSAP et déi gréng.
David Marques