La croissance économique et démographique du pays était bien présente en début de campagne électorale. À l’approche du jour de l’élection, le sujet a cependant perdu en vitesse. Trois mois après les législatives, les répercussions d’une croissance appuyée demeurent et se font ressentir au quotidien. Les problèmes récurrents de mobilité, la pénurie de logements à prix abordable ou encore une empreinte écologique bien trop lourde continuent à peser sur la population.
Une profonde remise en question de cette croissance n’a cependant pas eu lieu. La raison est bien simple : tout le système social et économique du Grand-Duché repose sur une croissance économique annuelle tournant autour des 3 %. Mercredi, en commission parlementaire, Claude Turmes, le nouveau ministre vert en charge de l’Aménagement du territoire, a été obligé d’annoncer qu’il faudra compter avec l’arrivée de 17 000 nouveaux habitants par an. S’y ajoute un contingent de 7 000 travailleurs frontaliers. Les appels pour une croissance plus qualitative ou encore plus sélective semblent bien loin.
Si le côté pile de ce développement intense est clair, le côté face de la croissance ne doit pas être négligé. Vu le retard accumulé au cours des dernières décennies, le pays n’arrive plus à suivre le rythme pour adapter son infrastructure routière, ferroviaire, immobilière et sociale aux besoins qui existent. Le turbo enclenché en 2013 par le gouvernement Bettel I peine encore à produire ses effets. Une continuité dans les mesures lancées en matière de mobilité et de logement est donc plutôt à saluer. Mais le bout du tunnel est encore très éloigné.
Au niveau de la mobilité et de l’environnement, un changement des habitudes d’une population qui, en dépit des bouchons, maintient son amour passionnel pour le trafic individuel reste indispensable. Dans le domaine du logement, la suprématie des promoteurs privés doit être endiguée. Des bras de fer tendus s’annoncent d’ici 2023. Espérons que l’équipe gouvernementale aura assez de ressources pour les remporter.
David Marques