La Russie a dénoncé jeudi « une ingérence étrangère » au Venezuela, en proie aux troubles, qu’elle considère comme « une voie vers l’arbitraire et le bain de sang ».
« Une ingérence étrangère destructrice, en particulier dans la situation actuelle extrêmement tendue, est inacceptable. (…) C’est une voie directe vers l’arbitraire et le bain de sang », affirme le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Nous voyons dans les actions sans gêne de Washington une nouvelle démonstration de l’ignorance totale des normes et principes du droit international », ajoute le ministère. « Nous appelons les hommes politiques vénézuéliens raisonnables, opposés au gouvernement légitime de N. Maduro, à ne pas devenir les pions d’une partie d’échecs étrangère », poursuit le communiqué.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a également critiqué l’attitude « de la communauté internationale progressiste » qui « cherche à changer le pouvoir » au Venezuela.
L’UE pour des élections « libres »
Les États-Unis et leurs alliés dans la région, à commencer par le Brésil et la Colombie, ont reconnu la légitimité du président du Parlement vénézuélien Juan Guaido, qui s’est autoproclamé mercredi « président » par intérim.
L’Union européenne a de son côté appelé à écouter la « voix » du peuple du Venezuela et a réclamé des élections « libres », sans suivre à ce stade les États-Unis. Juan Guaido s’est autoproclamé mercredi « président » par intérim devant des dizaines de milliers de partisans qui manifestaient à Caracas pour protester contre le deuxième mandat de Nicolas Maduro, contesté par l’opposition et non reconnu par les États-Unis, l’Union européenne et une bonne partie de la communauté internationale.
Opposants et partisans du président Maduro sont descendus en masse dans les rues dans tout le pays, dans un climat de haute tension. Treize personnes sont mortes depuis mardi dans des troubles précédant les manifestations, selon une ONG de défense des droits humains.
LQ/AFP