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[Natation] Pit Brandenburger : objectif JO


Tokyo 2020, il faut y penser dès maintenant pour le jeune nageur luxembourgeois (Photo : Luis Mangorrinha).

Le spécialiste luxembourgeois des longues distances, encore incertain pour l’Euromeet, veut se donner un maximum de chances d’être à Tokyo-2020.

Il y a exactement un an, Pit Brandenburger venait de commencer son instruction de base au sein de l’armée. Et même s’il aurait pu participer à l’Euromeet, il en avait été empêché par une vilaine grippe : «J’avais passé deux jours à l’infirmerie», se souvient-il.
Aura-t-il l’occasion d’être présent cette année? Si les instances de la FLNS le souhaitent ardemment, c’est son état de santé qui décidera. Et les dernières nouvelles ne sont pas extraordinaires : «J’avais une bronchite la semaine dernière et je fais des crises d’asthme encore maintenant.» Une décision interviendra rapidement.
En effet, s’il décide de venir, Pit Brandenburger va devoir effectuer un véritable périple : «Prendre le taxi jusqu’à Perpignan, ensuite l’avion jusqu’à Paris, un autre avion jusqu’à Luxembourg… J’en ai pour une bonne dizaine d’heures.»
Le nageur luxembourgeois est actuellement en plein stage de deux semaines avec toute son équipe d’Antibes à Font-Romeu. Il nage en altitude afin de préparer le premier gros rendez-vous de la saison pour le club : le Golden Tour de Nice (8-10 février), dans deux semaines : «Normalement, les effets de l’altitude se font sentir au bout d’une à deux semaines», confie-t-il.

«J’ai envie de tester le 800 m»

Le but étant, évidemment, d’être dans les meilleures dispositions possibles pour ce qui s’annonce comme une année cruciale dans la carrière de celui qui a renoncé d’abord à ses rêves de devenir kiné, puis à celui de se lancer dans l’océanographie : «Mais dès que j’ai fini l’armée, je reprends mes études pour devenir kiné!»
L’armée, une véritable aubaine pour Pit Brandenburger, qui se montre très reconnaissant envers elle : «Elle t’aide beaucoup sur le plan financier. Je peux payer mon loyer tous les mois et j’ai un peu d’argent pour autre chose.»
Et surtout, elle lui permet de se concentrer à 100 % sur son objectif : participer aux Jeux olympiques. Ceux de Tokyo arrivent à vitesse grand V. Et l’élève de Franck Esposito se veut réaliste : «En 2017, je m’étais dit que si je voulais aller aux Jeux, il faudrait être capable de briser la barrière des 1’50 » sur le 200 m nage libre. Je ne l’ai toujours pas fait. Mon record est de 1’50″80 et le minima est fixé à 1’47″80. Si cette année je ne casse pas cette marque, je ne vois pas comment je peux espérer me qualifier sur cette distance.»
Du coup, celui qui a goûté avec succès aux longues distances lors des derniers championnats d’hiver puis aux championnats du monde en Chine a décidé de ne plus uniquement se focaliser sur les 200 et 400 m, distances sur lesquelles il est engagé pour ce week-end à l’Euromeet : «J’ai envie de tester le 800 m. Le chrono demandé (NDLR : 7’54″31) me semble plus accessible que le 200 m ou le 400 où les minima sont fixés à 3’46″80, qui est à peu près ce que je nage en petit bain.»
S’il n’a aucune référence en grand bain sur la distance, Pit Brandenburger se montre prêt à ce qui l’attend : «Ça va être dur. On va faire plus de kilomètres, mais ça ne change pas grand-chose pour Franck (Esposito), puisque dans le groupe il y a déjà un nageur de demi-fond.»
Même s’il n’a, pour l’heure, que ses performances en petit bain comme point de repère, les voyants semblent plutôt au vert : «Je vois que j’ai beaucoup progressé en petit bain par rapport à l’an passé. Je sens qu’un truc est en train de changer chez moi. Je n’ai plus aucun problème à reprendre tout de suite après une période de vacances, par exemple.»

Soleil, mer et piscine en plein air

Des vacances, le sportif d’élite de l’armée grand-ducale y a eu droit pendant les fêtes. Vacances passées… au Japon, pour y retrouver sa copine, qui étudie là-bas : «Ça m’a donné envie d’y retourner!» Par exemple, dans un peu plus d’un an, au cœur de l’été…
En attendant, Pit Brandenburger s’éclate à Antibes – ou plutôt à Nice, puisque le bassin d’Antibes est en travaux depuis la mi-novembre et jusqu’à début février – à tel point que les retours au pays le «dépriment» : «Je prends énormément de plaisir à m’entraîner à Antibes. Je n’aime pas revenir nager à la Coque. En plus, ça ne m’arrange pas du tout point de vue logistique. J’habite à Reckange-sur-Mess et ça veut dire 25 minutes de voiture au minimum s’il n’y a pas de bouchons… mais au Luxembourg, il y en a toujours. Alors qu’à Antibes, j’habite à 10 minutes à pied de la piscine.» Si on ajoute le soleil, la mer et la piscine en plein air toute l’année, on comprend son point de vue !

Romain Haas