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Espagne : la recherche de Julen, 2 ans, coincé dans un profond puits se poursuit


Des centaines de secouristes, des unités spécialisées de l'armée et des forces de police, ont été mobilisés pour cette opération sans précédent qui tient en haleine toute l'Espagne.(Photo : AFP)

La roche a ralenti dimanche les secouristes qui creusent pour atteindre un garçonnet tombé dans un puits profond de 100 m sept jours plus tôt en Espagne, avec l’espoir ténu que son organisme s’est mis en veille pour survivre.

Aucun signe de vie n’a été recueilli depuis que le petit Julen Rosell, 2 ans, a disparu dans un puits abandonné le 13 janvier. Il avait échappé à la surveillance de son père qui préparait un pique-nique dans les collines de Totalan, dans la région de Malaga dans le sud de l’Espagne.

Une camera descendue dans le puits étroit de 25 cm de diamètre s’est heurté à un éboulis empêchant d’explorer plus avant. Seul le sachet de friandises que l’enfant tenait en main quelques instants plus tôt et une poignée de ses cheveux ont semblé confirmer qu’il se trouvait dans la galerie. Malgré le temps qui passe, les efforts se poursuivent d’arrache-pied pour tenter de retrouver le bambin.

Un tunnelier vertical a commencé samedi à creuser un puits parallèle. À 60 m de profondeur, des mineurs y seront descendus pour creuser une galerie horizontale et rejoindre le puits artésien à la hauteur où l’on estime que pourrait se trouver le bambin. Leur espoir est d’y parvenir lundi. Mais la machine, après être descendu de quelque 40 m selon la chaine de télévision locale Canal Sur, s’est heurtée dimanche à une couche de roches dures qui ralentit sa progression.

« On a rencontré cinq mètres de granit », a déclaré dimanche le président de la région d’Andalousie, Juanma Moreno. « Du point de vue technique, on fait tout ce qui est humainement possible mais les circonstances n’aident pas, a-t-il dit. J’espère que demain, lundi, nous aurons quelque nouvelle positive mais tout va dépendre de la nature du terrain. »

Mince chance de survie

Les autorités évitent de se prononcer sur les chances que l’enfant soit encore en vie. Mais le président de la Fédération andalouse de spéléologie, Jose Antonio Berrocal, a déclaré mercredi à la presse qu’on connaissait des cas où des personnes avaient survécu dix jours dans des circonstances similaires à celles de Julen, en sommeil avec un rythme cardiaque ralenti, nécessitant peu d’oxygène.

Interrogé par le quotidien El Pais, Ivan Carabaño, pédiatre à l’Hôpital 12-Octobre à Madrid a relevé que « dans des circonstances extrêmes l’organisme humain cherche à survivre de façon inimaginable ». Le froid qui règne dans le puits, a-t-il poursuivi, a un double effet. Il  peut avoir des conséquences négatives « mais dans ce cas nous espérons tous l’effet le plus favorable : il permet aussi de prolonger la survie, parce qu’à basse température le métabolisme de l’être humain ralentit et les tissus sont préservés ».

Les travaux de sauvetage se sont heurtés à tous les obstacles depuis une semaine. Il a fallu d’abord dégager des voies d’accès pour les excavatrices et les bulldozers qui ont ensuite consolidé le terrain pour y amener le tunnelier. Le perçage d’un tunnel horizontal, entrepris à flanc de colline, a du être abandonné en raison des couches de roche rencontrées.

Des centaines de secouristes, des unités spécialisées de l’armée et des forces de police, ont été mobilisés pour cette opération sans précédent qui tient en haleine toute l’Espagne. Le pays est d’autant plus émue que les parents de Julen avaient perdu en 2017 un enfant de trois ans, mort d’une crise cardiaque, selon les médias espagnols. La famille elle-même ne communique pas.

Le puits, foré pour chercher de l’eau puis abandonné, n’était pas marqué au moment de l’accident. D’après les autorités d’Andalousie, il avait été foré sans autorisation. L’entrepreneur qui l’a creusé, interrogé en début de semaine par la police, aurait déclaré l’avoir bouché d’une pierre qui aurait depuis été retirée par des inconnus.

Le Quotidien/AFP